À compter du 5 novembre 2024, les banques algériennes ne traitent plus les domiciliations d’importation en provenance de France ainsi que les opérations d’export vers ce pays, ont annoncé les autorités algériennes, citées par Xavier Driencourt, ex-ambassadeur de France à Alger. « Pour remercier la France, l’Algérie décide de bloquer toutes les importations françaises et les exportations vers la France », s’est plaint le diplomate ce 6 novembre sur X. « Nous sommes décidément aveugles », a-t-il regretté. Dans un courrier officiel partagé par X. Driencourt, les autorités algériennes ont précisé que les transactions ayant fait l’objet d’un embarquement avant le 4 novembre, étaient exemptées de cette mesure. La suspension des opérations d’import-export avec la France intervient alors que la reconnaissance par le locataire de l’Elysée de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental le 30 juillet dernier avait provoqué une crise diplomatique d’ampleur entre Paris et Alger, dont les relations sont déjà tendues. L’Algérie avait rappelé dans la foulée son ambassadeur en France « avec effet immédiat » et Abdelmadjid Tebboune a rejeté récemment l’idée d’une visite en France, pourtant « attendue cet automne » selon l’Élysée. Alger poursuit depuis une escalade de mesures contre la France.
Début octobre, l’Algérie avait exclu le blé français d’un important appel d’offres qu’elle venait de lancer pour l’acquisition de 500 000 tonnes de céréales, tandis que les exportations françaises de céréales vers ce pays d’Afrique du Nord avaient chuté de 80% en 2023.
Alors qu’Alger avait rompu ses relations diplomatiques avec Rabat en août 2021, Paris a réenclenché un processus de réchauffement avec le Maroc avec la récente visite d’E. Macron à Rabat, au risque de détériorer davantage les relations avec l’Algérie qui sont au plus bas depuis des années. Fin juillet, le Président français avait affirmé, dans une lettre adressée au roi du Maroc Mohammed VI, le soutien de la France au plan d’autonomie de Rabat pour le Sahara occidental, Paris considérant désormais ce plan comme « seule base » pour le règlement du conflit.