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R.T.Erdogan, un Janus au Proche-Orient : Il reçoit M. Abbas et fait les yeux doux à Tel-Aviv

En se rendant les 9, 10 et 11 juillet à Istanbul à l’invitation de Recep Tayyip Erdogan, le chef de l’Autorité palestinienne, décrié à l’intérieur comme à l’extérieur, cherche à briser l’isolement dans lequel il s’est retrouvé. Isolement renforcé par l’assassinat de Nizar Banat, ordonné par M. Abbas him self. Au cours de son entrevue avec son homologue turc, le Président du Fatah a passé en revue les relations bilatérales, l’importance d’un soutien humanitaire dans les régions palestiniennes, la question de la réconciliation nationale et les futures élections. Selon l’agence de presse palestinienne Wafa, M. Abbas a souligné «l’importance de parvenir à un apaisement global, de mettre fin aux attaques israéliennes contre la mosquée Al-Aqsa et les quartiers de Jérusalem [est, ndlr], d’arrêter les colonies, les démolitions des maisons et autres pratiques criminelles de l’occupation contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza et en Cisjordanie».

Quelques jours plus tard, R.T.Erdogan s’est entretenu avec son homologue israélien Isaac Herzog, selon la présidence turque, un échange peu fréquent entre ces deux pays dont les relations sont tendues.
Cet appel intervenu le 13 juillet survient après que M. Erdoganaie affirmé au président de l’Autorité palestinienne qu’Ankara ne «resterait pas silencieux face à l’oppression israélienne en Palestine», selon la présidence turque.R.T. Erdogan accuse régulièrement Israël de «terrorisme» envers les Palestiniens.
Durant l’échange avec le Président israélien, R.T. Erdogan a insisté sur «la très grande importance» des relations entre Israël et la Turquie pour la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient. Il a également souligné qu’Ankara mettait l’accent sur la poursuite du dialogue malgré les divergences d’opinion, et déclaré à I. Herzog que la communauté internationale attendait une«solution à deux États au conflit israélo-palestinien dans le cadre des résolutions de l’Onu».
Il a aussi fait état d’un fort potentiel de coopération entre les deux pays dans les domaines de l’énergie, du tourisme et de la technologie.
I. Herzog, ancien chef du parti travailliste, a été investi la semaine dernière président d’Israël, une fonction largement honorifique.
La réponse aux souhaits exprimés par le maitre d’Ankara n’ont pas tardé côté israélien. Ainsi, YaïrLapid, ministre israélien des Affaires étrangères, a affirmé que la solution à deux Etats n’était pas applicable actuellement.C’est ce qui ressort d’une allocution prononcée, lundi 12 juillet, par Y. Lapid, lors d’une réunion officielle du Conseil des Affaires étrangère relevant de l’Union européenne, tenue dans la capitale belge Bruxelles, selon un communiqué israélien.
Concernant la normalisation entre Israël et certains pays arabes, le ministre israélien a déclaré : « Il y a 10 jours, nous avons inauguré notre ambassade à Abou Dhabi. Nous avons posé les jalons d’une nouvelle paix avec le monde arabe ».« Je souhaite qu’on ouvrira dans quelques semaines une ambassade au Maroc, une au Bahreïn puis une autre au Soudan », a-t-il poursuivi.« J’ai rencontré la semaine dernière le ministre jordanien des Affaires étrangères (Aymen Al-Safadi) et nous avons convenu de signer des accords liés au commerce et à la vente de l’eau », a-t-il noté tout en qualifiant sa rencontre avec son homologue égyptien, Sameh Shoukryd’ »excellente », considérant qu’ »une bonne chose » était en train de se produire entre Israël et « les pays modérés dans le monde arabe ».
Il a affirmés’atteler à élargir « le cercle de la paix » à d’autres pays. « Nous avons besoin que ce cercle englobe les Palestiniens en fin de compte »,a-t-il noté. Toutefois, il a signalé que malgré son soutien à « la solution à deux Etats, cette solution demeure inapplicable actuellement ». A ses yeux, « s’il y a un Etat palestinien, il doit être démocratique et pacifiste… On ne peut pas nous demander de construire avec nos propres mains une menace supplémentaire à notre existence », a-t-il conclu.

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