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Question taïwanaise : Xi Jinping ferme face à Joe Biden

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Les deux dirigeants ont échangé deux heures durant par téléphone jeudi. De son côté, Joe Biden a répondu à Xi Jinping que la position américaine sur Taïwan n’avait « pas changé ».

Les Présidents chinois et américain ont eu jeudi deux heures d’entretien « sincère et approfondi », au cours duquel le président chinois a averti son homologue américain de ne « pas jouer avec le feu » à propos de Taïwan, selon un média d’Etat chinois. « Ceux qui jouent avec le feu finissent pas se brûler », a prévenu le président chinois, alors que Pékin menace depuis plusieurs jours de « conséquences » si la cheffe des députés américains Nancy Pelosi mène à bien son projet de visite à Taïwan.

« J’espère que la partie américaine comprend parfaitement cela », a ajouté Xi J., cité par l’agence Chine nouvelle. Selon cette agence d’Etat, « les deux présidents ont estimé que leur entretien téléphonique avait été sincère et approfondi ».

La Maison Blanche a indiqué que l’entretien téléphonique, cinquième sommet virtuel entre les deux responsables depuis que J. Biden est devenu président il y a un an et demi, avait commencé à 8H33 heure locale et avait duré plus de deux heures.

Pékin et Washington étaient déjà en conflit au sujet du commerce. Les deux puissances mondiales s’opposent maintenant sur Taïwan. La Chine estime que l’île, peuplée de 24 millions d’habitants, est l’une de ses provinces historiques qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste du pays. Opposé à toute initiative qui donnerait aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin est vent debout contre tout contact officiel entre Taïwan et d’autres Etats, et donc contre toute visite de N. Pelosi.

John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, avait déclaré avant l’appel que seraient à l’ordre du jour « les tensions autour du comportement agressif et coercitif de la Chine dans l’Indo-Pacifique » – terme employé notamment par les Etats-Unis pour désigner la réalité changeante d’alliances dans la région Asie-Pacifique.

Bien que des responsables US se rendent fréquemment à Taïwan, Pékin considère qu’un voyage de N. Pelosi, l’un des plus hauts personnages de l’Etat américain, serait une provocation majeure. Washington devra « assumer toutes les conséquences » de cette visite que l’intéressée n’a pas encore confirmée, avait averti Pékin mercredi.

Le général Mark Milley, le chef d’état-major américain, a déclaré à la presse que si N. Pelosi demandait « un soutien militaire », il ferait « le nécessaire pour assurer une conduite en toute sécurité » de ses affaires.

Les tensions autour de ce voyage ne sont qu’une partie du problème. Les responsables américains craignent que le président Xi ne soit en train de réfléchir à l’usage de la force pour imposer son contrôle à Taïwan. Autrefois considérée comme improbable, une invasion, ou une autre forme d’action militaire, est de plus en plus considérée par les observateurs comme possible.

Les déclarations contradictoires de J. Biden sur Taïwan – il a dit en mai que les Etats-Unis défendraient l’île, avant que la Maison Blanche n’insiste sur le fait que la politique d’ « ambiguïté stratégique » n’avait pas changé – n’ont pas aidé.

Bien que le président américain se targue d’une relation étroite avec Xi J., les deux hommes ne se sont pas encore vus en personne depuis qu’il a pris ses fonctions, en grande partie à cause des restrictions liées au Covid. Selon la Maison Blanche, le principal objectif de J. Biden était d’établir des « garde-fous » pour les deux superpuissances, afin d’éviter un conflit ouvert en dépit de leurs différends et de leur rivalité géopolitique.

Le locataire de la Maison Blanche voulait « s’assurer » que soient ouvertes « les lignes de communication avec le président Xi Jinping sur toutes les questions, qu’il s’agisse de questions sur lesquelles nous sommes d’accord ou de questions sur lesquelles nous avons des difficultés importantes, qu’ils puissent toujours prendre le téléphone et se parler l’un à l’autre franchement », a dit J. Kirby.

Interrogé sur une éventuelle levée par J. Biden de certains des droits de douane de 25% imposés sur des milliards de dollars de produits chinois par l’ex-président Donald Trump, le porte-parole avait indiqué qu’une décision n’avait toujours pas été prise. « Nous pensons (…) que les tarifs douaniers mis en place par son prédécesseur étaient mal conçus. Nous pensons qu’ils ont augmenté les coûts pour les familles et les petites entreprises américaines, ainsi que pour les éleveurs », avait-il affirmé, évoquant également les « pratiques commerciales préjudiciables de la Chine ».

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