Les sondages qui prédisaient Bernardo Arévalo vainqueur d’une présidentielle guatémaltèque à rebondissements n’auront pas menti. Le candidat surprise, objet de tentatives de disqualification pendant la campagne électorale, a remporté dimanche le second tour du scrutin avec la promesse d’en finir avec la corruption.
Irma Palencia, présidente du Tribunal suprême électoral (TSE), a annoncé que B. Arévalo avait obtenu 59% des voix après le dépouillement de 95% des suffrages, contre 36% à Sandra Torres, sa rivale et ancienne Première dame. Le scrutin s’est déroulé sans qu’aucun « incident significatif » ne soit signalé, avait indiqué plus tôt le TSE, soulignant sans plus de précision un « pourcentage historique de participation ».
Les deux adversaires, sexagénaires, se réclament tous deux de centre gauche. Mais si le premier cristallise les espoirs de changement dans un pays profondément inégalitaire, sa rivale est considérée comme la représentante de l’establishment.
À la tête du parti Unité nationale de l’espoir (UNE), S. Torres a promis des programmes d’aide sociale et diverses subventions pour les pauvres. Cependant, elle a gagné le soutien de la droite et des évangélistes et multiplié les discours conservateurs. « Les forces traditionnelles ont misé sur Torres, car Arévalo est considéré comme un risque pour la continuité du système », souligne Arturo Matute, analyste politique à l’AFP. L’ancienne épouse de l’ex-président de gauche Alvaro Colom (2008-2012) bénéficie du soutien silencieux du président sortant Alejandro Giammattei, dont le mandat a été marqué par la répression contre magistrats et journalistes qui dénonçaient la corruption.
Qualifié à la surprise générale lors du premier tour, B. Arévalo cristallise les espoirs de changement, notamment parmi les jeunes qui représentent 16% des 9,4 millions d’inscrits.