Avec 24 % des voix, le candidat de droite de 35 ans, partisan de la méthode forte contre les gangs et fils d’un des hommes les plus riches du pays, a créé la surprise alors que les sondages lui assuraient une des dernières places. Le milliardaire Álvaro Noboa s’était présenté cinq fois à l’élection présidentielle et avait réussi trois fois à se qualifier au second tour sans jamais le remporter. Désormais, D. Noboa, le fils, membre – lui aussi – de l’élite économique du pays, prend le relais. Plutôt libéral, le benjamin de l’élection, toujours en gilet pare-balle, mise sur la sécurité. Il veut une réforme de la police et a rappelé, dimanche 20 août, qu’il allait « combattre le crime ».
Au second tour, face à la candidate corréiste, il devra récupérer les voix des autres candidats anti-correiste et des autres candidats de droite, notamment celles de Christian Zurita, le remplaçant de Fernando Villavicencio, troisième force du scrutin. D. Noboa met en avant sa jeunesse et sa fraîcheur. Sa carrière politique débute en 2021 lorsqu’il se fait élire député. Au Parlement, il a occupé également le poste de président de la Commission pour le développement économique, où il a fait adopter des lois sur la fiscalité et l’investissement, mais où il a aussi été vivement critiqué pour avoir financé – en pleine guerre entre la Russie et l’Ukraine – le voyage de six membres de l’Assemblée en Russie, l’un des principaux pays importateurs de bananes équatoriennes.
Car D. Noboa est d’abord un homme d’affaires : à 18 ans, il crée sa propre entreprise d’événementiel, avant de travailler avec son père, qui a construit un empire autour des exportations de bananes, un personnage controversé et accusé d’évasion fiscale. Tout ce passé familial et personnel pourrait peser sur la campagne de l’entre-deux-tours. En 2019, son ex-femme Gabriela Goldbaum l’a accusé de non-respect des accords de visite de leur fille.