Un « hold-up » sur la présidentielle. Depuis l’annonce de la condamnation de son candidat à 12 ans de prison, mardi 1er octobre, l’équipe de campagne d’A. Zammel ne décolère pas. Condamné pour des soupçons de faux parrainages, l’industriel âgé de 47 ans qui a fait fortune dans l’agroalimentaire n’a pas pu faire campagne pour le scrutin du 6 octobre. À la place, celui qui est poursuivi dans 37 affaires différentes dans plusieurs régions du pays – toutes en lien avec de faux parrainages supposés – s’est livré à un tour des tribunaux tunisiens.
Les proches et les avocats du malheureux candidat y voient une tentative de court-circuiter sa candidature. Ils assurent aussi que des pressions ont été exercées sur des citoyens lui ayant apporté leur soutien pour qu’ils se rétractent et portent plainte contre lui. Jusqu’alors très peu connu du grand public, A. Zammel, de sensibilité libérale, a réussi à créer l’intérêt autour de sa candidature qui est portée, en son absence, par un noyau de militants s’efforçant de le présenter comme le seul prétendant en mesure d’en finir avec le régime jugé autoritaire de Kais Saïed. Ce dernier se retrouvera, dimanche, face à un unique adversaire, Zouhaïr Maghzaoui, ancien député et ex-leader d’un parti nationaliste arabe, dont la candidature suscite toutefois moins d’enthousiasme chez les détracteurs de K. Saïed qui lui reprochent d’avoir longtemps ouvertement soutenu ce dernier.
A. Zammel s’ajoute donc à la longue liste des dissidents et opposants détenus en Tunisie. Son équipe assure qu’il reste malgré tout candidat à la présidentielle.