L’agence de notation américaine justifie ses anticipations par deux principales raisons, la première est qu’après la décélération des pressions inflationnistes au cours du premier trimestre 2024, les réformes des subventions (pour le gaz butane, le blé et le sucre) entraîneront une augmentation modérée des prix intérieurs qui ne nécessiterait pas un changement de l’orientation de la politique monétaire, la seconde raison vient du différentiel de taux d’intérêt négatif de -100 pbs avec la Banque Centrale Européenne -BCE-, Bank Al-Maghrib s’abstiendra de réduire son taux directeur et ce, en dépit des mesures déjà entreprises par cette dernière en vue de renforcer la flexibilité des flux des capitaux et des modifications opérées à son régime de change en 2018 et 2020, lui permettant d’avoir une plus grande latitude pour maintenir un spread négatif avec la BCE.
Dans ce sillage, BMI estime que l’Institut d’Emission chercherait à aligner son taux avec celui de la BCE à moyen terme pour préserver son cadre de change géré, du fait que le Dirham est lié à un panier de devise composé à hauteur de 60% en euro et de 40% en dollars. En parallèle, le spécialiste d’analyses de risques pays et sectorielles anticipe une réduction de -50 pbs des taux directeurs de la BCE tout en rajoutant que l’écart entre les taux directeurs de celle-ci et celui de BANK AL-MAGHRIB resterait négatif tout au long de l’année.
Enfin et en cas de ralentissement de l’inflation au Maroc sous l’effet d’une production agricole meilleure que prévue, l’équipe Europe de FITCH estime que le taux directeur de BAM pourrait baisser.