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Pogrom d’Al-Chifa : Les Gazaouis découvrent les horreurs de l’armée sioniste

Apocalyptique ! L’armée sioniste qui a occupé des jours durant l’hôpital al-Chifa, complexe hospitalier antérieur à l’existence d’Israël, a laissé derrière-elle un espace de ruines jonché de cadavres. Au moins 400 Palestiniens, des civils, ont été passés par les armes. Le retrait israélien à l’aube du lundi, selon le ministère de la Santé de la bande de Gaza, n’a pas poussé Washington, ni les autres capitales occidentales, à condamner une horreur israélienne de plus.
Pogrom d’Al-Chifa : Les Gazaouis découvrent les horreurs de l’armée sioniste

L’armée d’occupation israélienne, qui avait lancé à partir du 18 mars une deuxième offensive militaire contre ce complexe hospitalier, n’a pas immédiatement confirmé ce retrait, indique l’AFP. Un journaliste de l’agence et des témoins sur place ont vu des chars et des véhicules quitter le complexe hospitalier, couverts par des tirs d’artillerie et des frappes aériennes. Depuis le 18 mars, il faisait l’objet de bombardements aveugles incessants.

Le journal libanais al-Akhbar a pu obtenir les témoignages de gens qui ont été témoins de ce qui s’est passé auparavant. Le jeune Ahmad Sayed raconte que les chars israéliens s’étaient auparavant infiltrés dans les quartiers Rammal, Nasr et al-Chati’, après plusieurs jours de bombardement. Les soldats sionistes ont attaqué les bâtiments, exécuté les hommes en arrêté d’autres et contraint les femmes et les enfants à se rendre au sud. Il raconte qu’une famille formée d’une mère et de 3 enfants qui a pu s’en sortir lui a raconté ce qu’elle a vue : « les cadavres décomposés jonchaient les rues, dévorés par les chiens…  Tous des civils bombardés par l’artillerie ou les avions et certains martyrs ont péri sous les décombres des maisons bombardées ».

Oum Mahmoud qui a pu fuir à l’est de Gaza au lieu du sud, a livré son témoignage sur l’intérieur de l’hôpital al-Chifa où elle était restée 5 jours. « Les soldats faisaient preuve d’une brutalité incompréhensible et d’une avidité à tuer. Les jeunes hommes qui sortaient les mains levées, arborant des insignes blancs, ils étaient tués par des tireurs embusqués ou piétinés par des bulldozers. Il y a plus de 130 cadavres jetés dans la cour de l’hôpital al-Chifa. Les soldats forçaient les enfants à rester assis pendant de longues heures parmi les cadavres en décomposition. Ils battaient les femmes », a-t-elle relaté. Selon elle, aucun char ne passait d’une rue à l’autre, sans utiliser les Palestiniens non armés comme boucliers humains les faisant marcher devant eux, par peur d’être la cible de la résistance qui défendait le complexe hospitalier.

Des sources médicales ont indiqué que l’hôpital est désormais entièrement hors service compte tenu de l’ampleur des destructions causées dans ses bâtiments que dans ceux avoisinants. Elles ont rapporté que des centaines de cadavres ont été trouvés dans l’enceinte et à la périphérie du centre. Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile en a dénombré 300 pour la chaine qatarie al-Jazeera. « Des dizaines de corps de martyrs, certains en état de décomposition, ont été retrouvés dans l’enceinte et aux abords de l’hôpital d’al-Chifa », a affirmé le ministère de la Santé dans un communiqué, précisant que les dégâts matériels sont « très importants » dans l’ensemble des bâtiments.

Un médecin a déclaré à l’AFP que plus de 20 cadavres ont été récupérés. D’après lui, certains corps se sont fait rouler dessus par les véhicules militaires en train de se retirer.

L’armée dit y avoir tué quelque 200 « terroristes », en avoir arrêté 550 autres et capturé pour l’enquête 900 personnes. 6.000 autres ont été lâchés. Des rapports rendent compte que les forces d’occupation ont effectué des exécutions à l’intérieur du complexe. Certains ont été liquidés les mains menottées.

De plus, 21 patients ont succombé, depuis le lancement de la seconde attaque contre cet hôpital, le 18 mars dernier, a indiqué le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), selon lequel il n’y a plus qu’une bouteille d’eau pour 15 personnes. Il a fait état de 107 patients dans un bâtiment incompatible, qui maquent de soins médicaux et d’approvisionnement, dont 4 enfants et 28 atteints de maladies graves. Certains malades ont eu les blessures infectées en raison du manque d’eau et d’autres produits nécessaires pour les désinfecter.

Le chef de l’OMS a fait état d’une autre attaque israélienne contre un autre centre hospitalier, l’hôpital al-Aqsa situé à Deir el-Balah, au centre de la bande de Gaza. Il a rendu compte qu’ « un campement dans l’enceinte de l’hôpital al-Aqsa a été touché par une frappe aérienne israélienne », faisant quatre morts et 17 blessés. Une équipe de l’OMS était au moment de la frappe en mission dans cet hôpital, a précisé Tedros Adhanom Ghebreyesus sur X. L’armée d’occupation israélienne a fait état sur X d’une « frappe précise contre un centre de commandement opérationnel du Jihad islamique et des terroristes positionnés dans la cour de l’hôpital Al-Aqsa ».

Depuis le déclenchement de la guerre le 7 octobre, l’armée israélienne a attaqué la plupart des hôpitaux de l’enclave sous prétexte que les combattants du Hamas y sont retranchés. Ce que le Hamas nie catégoriquement. Lors de la première prise de l’hôpital al-Chifa, le mois de novembre dernier, les preuves apportées par les Israéliens pour étayer leurs accusations fournies étaient maigres et n’ont pu convaincre les journalistes de leur bien-fondé.

Entretemps, l’armée d’occupation israélienne poursuit sans relâche ses bombardements sur la bande de Gaza.  Au moins 77 Palestiniens sont tombés en martyrs ces dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé de Gaza.

Les médias israéliens ont révélé que l’armée israélienne cible délibérément des civils non armés dans la bande de Gaza, et insiste pour les tuer tout en sachant qu’ils ne représentent aucune menace. Commentant les données de l’armée d’occupation israélienne selon laquelle environ 9.000 « terroristes » ont été éliminés depuis le début de l’offensive israélienne contre la bande de Gaza, le journal Haaretz rapporte des témoignages qui assurent que la majorité des personnes visées étaient des civils et ne représentaient aucune menace.

Le journal révèle que des Palestiniens n’ayant jamais manié d’armes avaient été tués par l’armée israélienne sous l’accusation de sabotage. Un officier de réserve affirme que la définition d’un terroriste est « toute personne tuée par l’armée israélienne à l’intérieur de la zone de combat ».

Haaretz a également souligné que le gouvernement israélien, de son chef jusqu’à ses plus petits membres, refuse de reconnaître que de nombreux habitants de Gaza sont des civils non combattants et qu’environ la moitié de la population de la bande est composée d’enfants. Le journal a également souligné que le ciblage répété des civils en attente de secours dans la ville de Gaza par les forces d’occupation vise à promouvoir la famine.

Cet avis est partagé par le site web du magazine israélien « 972+ ». Il a publié une enquête dans laquelle il parle de l’autorisation élargie accordée à l’armée israélienne de bombarder des cibles non militaires, de l’assouplissement des restrictions liées aux pertes civiles attendues et de l’utilisation de l’intelligence artificielle pour identifier davantage de cibles potentielles, ce qui lui a permis de mettre en œuvre « sa guerre la plus sanglante dans la bande de Gaza ». Il y a quelques jours, Francesca Albanese, Rapporteuse spéciale des Nations Unies pour les droits de l’homme dans les territoires occupés, a annoncé au micro d’Al-Mayadeen que « ce qui se passe à Gaza est une sorte de crime de guerre sans précédent », fournissant une explication du chemin parcouru, sur lequel elle s’est appuyée pour présenter l’accusation de génocide, qui « est devenue la norme aujourd’hui ». Des éléments complets. La semaine dernière, le Conseil de sécurité de l’ONU a publié une résolution de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, à laquelle l’occupant n’a pas adhéré. Normal puisqu’elle n’était pas contraignante. Comme s’est empressé de le dire l’administration US qui s’est abstenue pour l’occasion de voter ladite résolution.

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