En présentant devant la commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants, mercredi à Rabat, un exposé sur « l’exécution du Budget 2022 et la programmation budgétaire triennale 2023-2025 », Nadia Fettah Alaoui, a souligné que ces prévisions de croissance sont basées sur les hypothèses d’une récolte céréalière de 75 millions de quintaux (Mqx) en 2023, d’un repli du prix du gaz butane à 700 dollars/tonne et d’une baisse du cours du pétrole à 93 dollars/baril et par conséquent, le retour du taux d’inflation à 2%.
Parallèlement, elle a noté que ces prévisions sont susceptibles d’être revues à la baisse en cas de poursuite de détérioration des perspectives de reprise de l’économie mondiale en 2023, en particulier dans l’Union européenne en raison des répercussions de la guerre en Ukraine et ses effets sur les prix des matières premières et les chaînes mondiales de production et d’approvisionnement, en plus du durcissement des politiques monétaires pour maîtriser les tensions inflationnistes.
Le ministère cible ainsi l’atténuation du déficit budgétaire en 2023 à 4,5% et à 3,5% en 2025, a-t-elle fait savoir, estimant que l’atteinte de ces objectifs passe par une série de réformes et mesures nécessitant la mobilisation de ressources supplémentaires. Revenant sur l’année en cours, la ministre a indiqué que la croissance de l’économie marocaine devrait afficher un ralentissement à 1,5% en 2022, contre 3,2% prévus initialement dans la Loi de finances de cette année, ajoutant que ce ralentissement est dû à la baisse de la demande étrangère adressée au Maroc, notamment en provenance de la zone euro et au recul de la récolte céréalière.
À cet égard, la ministre a fait remarquer qu’au niveau international, les prévisions de croissance économique mondiale pour 2022 ont été revues à la baisse, en raison de la guerre en Ukraine qui a entraîné une hausse des prix des matières premières et une perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales, ainsi qu’une exacerbation des pressions inflationnistes et l’augmentation des taux d’intérêt par les banques centrales de par le monde.
En ce qui concerne les développements les plus importants liés à l’économie nationale, la responsable a évoqué le retard des précipitations au début de la campagne agricole qui a entraîné une baisse importante de la récolte céréalière, la grande reprise des secteurs du tourisme et des transports après l’ouverture des frontières aériennes, outre les résultats disparates au niveau des autres secteurs après avoir retrouvé leurs niveaux d’avant la crise sanitaire. Il s’agit également de l’accélération des crédits accordés au secteur privé en plus d’une légère baisse du taux de chômage sans pour autant retrouver mes niveaux d’avant-crise. La ministre a indiqué, enfin, que le taux d’inflation devrait dépasser 5,3% en 2022, contre 1,4 en 2021, en raison d’une hausse des prix des produits alimentaires de 7,8% et des produits non alimentaires de 3,4%.