#Libération_Palestine

Logo Perspectives med

Perspectives de croissance : La BM revoit ses projections

La croissance économique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) devrait être « inégale et insuffisante » cette année, les exportateurs de pétrole profitant de la flambée des prix tandis que la hausse des prix alimentaires frappe toute la région, affirme la Banque mondiale. Pour le Maroc la croissance devrait se positionner à 1,1% pour 2022.

La Banque mondiale anticipe un ralentissement du rythme de croissance de l’économie nationale. Les projections formulées dans le récent bulletin d’information économique de la Banque pour la région MENA prévoient pour le Maroc une croissance de 1,1% contre 7,4% en 2021. Cette décélération ne tardera pas à se dissiper puisqu’en 2023 l’activité économique nationale devrait reprendre son élan et atteindre une croissance de 4,3%.

Pour ce qui est de la croissance du PIB réel par habitant, elle reviendrait selon la Banque mondiale à -0,1% pour se hisser à 3,1% en 2023. Dans sa note, l’institution estime que l’impact budgétaire de la réforme de la santé et de la protection sociale et les pressions sur la caisse de compensation ralentiront la consolidation du déficit budgétaire (6,2 % du PIB en 2022 et à -5,8% en 2023). La dette publique devrait se stabiliser en dessous de 80 % du PIB. Pour ce qui du déficit du compte courant devrait se creuser à 5,5 % du PIB en raison de l’augmentation de la facture des importations énergétiques et alimentaires.

D’un point de vue plus global, la Banque mondiale prévoit une reprise inégale dans la région MENA. Le PIB régional devrait augmenter de 5,2% d’ici la fin de l’année, soit le taux de croissance le plus rapide depuis 2016. Toutefois, l’incertitude continue à planer, du fait de la menace que représentent les variants de la Covid-19 ainsi que le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Pour l’institution, les pressions inflationnistes créées par la pandémie sont exacerbées par la guerre en Ukraine. D’autant plus que les pays MENA dépendent fortement des importations de denrées alimentaires, notamment de blé en provenance de Russie et d’Ukraine.

« En ces temps d’incertitude, nous devons faire preuve de réalisme quant aux perspectives de croissance de la région. Gérer cette vague d’incertitude est un défi majeur pour les décideurs, et la Banque mondiale est déterminée à travailler avec les gouvernements de la région MENA en cette période de risques aggravés », affirme Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour la région MENA. Malgré le taux de croissance annoncé à 5,2%, l’institution indique dans son bulletin économique intitulé « Confrontation avec la réalité : prévisions de croissance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord en période d’incertitude », que le PIB par habitant, indicateur du niveau de vie des populations, dépassera à peine les taux d’avant la pandémie. Ceci s’explique par les performances généralement médiocres en 2020 et 2021.

Dans les pays du Conseil de coopération du Golfe, le PIB par habitant, stimulé par la hausse des prix du pétrole, devrait augmenter de 4,5% en 2022. Toutefois, il ne retrouvera pas son niveau d’avant la pandémie avant 2023. Par ailleurs, le PIB par habitant des pays exportateurs de pétrole à revenu intermédiaire devrait augmenter en 2022 de 3%. Une hausse de 2,4% est également attendue au niveau de pays importateurs de pétrole de la région.

Recommandé pour vous