L’armée devra compter 2,2 millions de membres, dont 1,32 million de soldats, selon ce décret publié par le gouvernement. Le précèdent décret, datant d’août 2022, fixait le nombre de membres prévus à 2 millions, dont 1,15 million de militaires.
Le même jour, Sergueï Choïgou, ministre russe de la Défense, a déclaré que les forces russes accentuant la pression sur le front après l’infructueuse contre-offensive estivale ukrainienne. « Nos militaires agissent avec compétence et détermination, occupent une position plus favorable et étendent leurs zones de contrôle dans toutes les directions », a-t-il indiqué. Les capacités de combat des Ukrainiens ont été « considérablement réduites » après leur contre-offensive, a-t-il ajouté.
La contre-offensive ukrainienne, déclenchée cet été après des mois de préparatifs avec le soutien occidental, s’est figée dans le sud et l’est, sans progressions d’ampleur ni espoir de percée. Et, depuis de début de l’automne, ce sont les forces russes qui montrent qu’elles ont encore des ressources en lançant des attaques. Les troupes russes sont notamment à l’offensive à Avdeïevka, une cité industrielle à 20 kilomètres de Donetsk, aujourd’hui prise en tenaille. Les Russes ont « considérablement accru » leur activité ces derniers jours, a indiqué le 29 novembre Oleksandre Tarnavsky, commandant ukrainien responsable de la zone d’Avdeïevka. Les Ukrainiens « tiennent fermement les lignes », a-t-il voulu rassurer. À quelques kilomètres au nord, la Russie a revendiqué le 29 novembre la prise du village d’Artiomovskoye, près d’Artiomovsk (Bakhmout).
L’autre guerre
Ce 1er décembre, lors d’une conférence de presse en marge de la réunion de l’OSCE à Skopje, le chef de la diplomatie russe a accusé les chefs de la diplomatie américaine et européenne d’esquiver « toute conversation honnête » avec la Russie. « C’est mon collègue, le secrétaire d’État américain Antony Blinken, qui s’est échappé. Je ne me suis pas enfui », a déclaré Sergueï Lavrov au cours d’une conférence de presse à Skopje, en marge de la réunion annuelle du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Le ministre russe était interrogé sur le boycott du sommet par plusieurs pays occidentaux.
« Si j’ai bien compris, Blinken est parti, Borrel aussi », a noté le ministre russe. « Pourquoi en est-il ainsi ? Sans doute parce qu’ils pensent qu’en agissant de la sorte, ils soulignent leur intention d’isoler la Russie » a-t-il poursuivi, avant d’asséner : « Pour ma part, j’estime qu’ils sont lâches, tout simplement. » « Ils ont peur de toute conversation honnête, basée sur des faits. Ils ont peur », a insisté le ministre.
Les ministres des Affaires étrangères de l’Ukraine, de l’Estonie, de la Lituanie et de la Lettonie avaient annoncé boycotter le sommet de l’OSCE en raison de la présence russe. Du côté de Bruxelles, le chef de la diplomatie européenne J. Borrell avait annoncé qu’il ne rencontrerait pas Lavrov en marge du Conseil ministériel. Quant à A. Blinken, il s’est contenté de faire un passage éclair à Skopje, s’envolant pour Israël au moment où arrivait dans le pays son homologue russe.
Le 30 novembre, lors de son discours devant l’OSCE, Sergueï Lavrov a fustigé une organisation « dans un état déplorable » et « utilisée au bénéfice de l’OTAN », estimant que les pays de l’Alliance et de l’UE « avaient détruit de leurs propres mains la dimension politico-militaire » de l’OSCE. Cette organisation, qui compte aujourd’hui 57 Etats participants, fut créée au cours de la Guerre froide comme un forum de dialogue entre les deux blocs ennemis occidental et soviétique.