«L’explosion s’est produite dans une mosquée du district d’Imam Sahib de Kunduz, provoquant la mort de 33 civils dont des enfants. Nous condamnons ce crime […] et exprimons notre plus profonde sympathie aux personnes endeuillées», a déclaré sur Twitter Zabihullah Mujahid, porte-parole du gouvernement afghan.
Depuis que les Taliban ont pris le contrôle de l’Afghanistan en août 2021 après y avoir renversé les autorités soutenues par les Etats-Unis, le nombre d’attentats à la bombe a diminué mais les djihadistes et Daech ont poursuivi leurs attaques contre des cibles qu’ils jugent hérétiques.
Un correspondant de l’AFP sur place a constaté que l’un des murs de la mosquée Mawlavi Sikandar, fréquentée par des soufis, avait été éventré par l’explosion. Les groupes djihadistes tels que Daech vouent une haine profonde à ce courant musulman qu’ils considèrent comme hérétique et qu’ils accusent de polythéisme – le plus grand péché dans l’islam – pour demander l’intercession de saints.
«Le spectacle à la mosquée était horrible. Tous ceux qui priaient à l’intérieur ont été soit blessés soit tués», a raconté Mohammad Esah, propriétaire d’un magasin situé à proximité. Un membre du personnel soignant d’un hôpital proche a raconté à l’AFP au téléphone qu’entre 30 et 40 personnes avaient été admises dans cet établissement après cette explosion. «Les éclats que nous avons trouvés dans les corps des blessés indiquent qu’il s’agit bien de l’explosion d’une bombe», a indiqué un médecin de l’hôpital provincial.
Cette explosion survient au lendemain de deux attentats revendiqués par le groupe Daech en Afghanistan, qui ont au total fait au moins 16 morts et des dizaines de blessés. Douze fidèles ont péri et 58 ont été blessés dans un attentat la veille contre une mosquée chiite dans la ville de Mazar-i-Sharif (nord). Le même jour, au moins quatre personnes ont été tuées et 18 blessées à Kunduz dans l’explosion d’une bombe placée sur un vélo, au passage d’un véhicule transportant des civils mécaniciens travaillant pour une unité militaire talibane.
Les Afghans chiites, issus pour la plupart de la communauté hazara qui constitue entre 10 et 20% des 38 millions d’habitants de l’Afghanistan, sont depuis longtemps la cible de l’EI, qui voient en eux des hérétiques.