Les médias israéliens ont rapporté dans la journée la mort d’un soldat dans les combats engagés contre les Gazaouis. L’occupation israélienne continue de subir des pertes dans la bande de Gaza, malgré le siège et l’agression qu’elle mène depuis plus de 450 jours. Dans ce contexte, le porte-parole de l’armée d’occupation a annoncé la veille lundi la mort d’un officier et d’un soldat dans le nord de la bande de Gaza. Plus précisément, l’officier (capitaine) occupe le poste de commandant adjoint dans la Brigade Nahal et a auparavant servi dans l’unité Dovdovan. L’armée d’occupation a annoncé que deux soldats de la Brigade Nahal ont été grièvement blessés à Beit Hanoun, au nord de la bande de Gaza, suite à l’explosion d’un engin explosif dans un bâtiment lundi alors que les médias israéliens faisaient état de combats très violents.
Fin décembre, huit députés de la coalition gouvernementale israélienne siégeant à la commission des Affaires étrangères et de la Défense ont envoyé une lettre à Israël Katz, ministre de la Défense, l’exhortant à intensifier le blocus de Gaza, non seulement dans le nord du pays, mais sur l’ensemble du territoire. Concernant le nord, où Israël mène un blocus draconien et une campagne de nettoyage ethnique, ils déplorent que « l’armée israélienne ne considère pas, comme c’est l’usage dans le droit international et dans toutes les armées occidentales, les habitants restés sur place comme des ennemis ». En d’autres termes, ils suggèrent de tirer sur tout ce qui bouge, une fois que la soi-disant « évacuation humanitaire » aura pris fin. Un euphémisme pour désigner le nettoyage ethnique. Ils exigent trois points d’action primordiaux, après « l’encerclement et l’évacuation de la population ». L’élimination totale de toute source d’énergie, à savoir le carburant, les panneaux solaires et tous les équipements concernés (tuyaux, câbles, générateurs, etc.), celle de toute source de nourriture, y compris les stocks, l’eau et tous les équipements correspondants (pompes à eau, etc.) et, enfin, l’élimination à distance de toute personne se déplaçant dans la zone sans se munir d’un drapeau blanc pendant la durée du blocus effectif. « Une fois ces actions réalisées et à l’issue des journées de blocus, Tsahal devra progressivement intervenir et procéder à un nettoyage complet des repaires de l’ennemi », ajoutent-ils.
L’« élimination à distance » signifie apparemment le recours aux bombardements aériens sans présence physique sur le terrain.
La lettre a été envoyée par Amit Halevy, Nissim Vaturi, Ariel Kellner et Osher Shekalim (du Likoud, Zvi Sukko et Ohad Tal (Sionisme religieux), Limor Son Har-Melech (Pouvoir juif), et Avraham Bezalel (Shas).
A. Kellner (l’un des signataires) est président du groupe multipartite sur les relations entre Israël et le Parlement européen et qu’il « se rend fréquemment à Bruxelles ».
Alors que la commission dans son ensemble comprend 17 membres, dont certains sont également membres de l’opposition, les législateurs cités représentent la part la plus à droite de la commission. Néanmoins, ces législateurs sont représentatifs de l’ensemble du spectre politique du gouvernement israélien. Ce gouvernement est clairement le plus à droite de tous ceux dont Israël s’est doté, mais il n’en reste pas moins qu’il dispose d’un spectre allant du Likoud, à « gauche », au Pouvoir juif, à « droite », comme en témoignent les signataires du comité.
La lettre déplore que le Hamas soit toujours présent dans des zones que Tsahal aurait déjà « conquises », coûtant ainsi la vie à de trop nombreux soldats israéliens. Conformément au « Plan des généraux », la lettre appelle à une « victoire décisive » totale, plutôt qu’à une « guerre d’usure ».
Dans un rapport, l’Autorité israélienne de radiodiffusion a observé une augmentation des tentatives de poursuites contre des soldats de l’armée israélienne à l’étranger depuis l’attaque de Gaza en octobre 2023.
« Une cinquantaine de plaintes ont été déposées contre des soldats de réserve, dont 10 ont fait l’objet d’enquêtes dans les pays concernés, sans qu’aucune arrestation n’ait été enregistrée jusqu’à présent », a déclaré l’Autorité israélienne de radiodiffusion.
Selon l’Autorité israélienne de radiodiffusion, « les données du Département de sécurité de l’information de l’armée israélienne ont montré que les soldats publient quotidiennement environ un million de contenus – y compris des photos et des vidéos documentant leur implication – sur les réseaux sociaux, ce qui augmente les risques de détection et de poursuites ».
Les médias israéliens ont rapporté plus tôt que quatre soldats israéliens ont fait l’objet d’une enquête et d’une inspection en Afrique du Sud, au Sri Lanka, au Brésil et en France, sous l’accusation de crimes de guerre.
Le 21 novembre de l’année dernière, la Cour pénale internationale (CPI) a émis deux mandats d’arrêt contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Galant pour avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité contre les Palestiniens à Gaza.
L’armée d’occupation israélienne a reconnu, lundi 6 janvier, que ses forces ont utilisé une ambulance pour infiltrer le camp de réfugiés de Balata dans la ville de Naplouse, en Cisjordanie occupée, ce qui, selon les autorités Palestiniennes, a conduit à la mort d’une femme âgée et d’un jeune homme, a rapporté le quotidien Yedioth Ahronoth.
Dimanche, des images de vidéosurveillance d’un magasin diffusées par les autorités palestiniennes, ont montré des soldats israéliens sortant d’une ambulance au cœur du camp et tirant sur des passants. Cette opération a entraîné la mort d’une femme de 80 ans et d’un jeune homme.
L’armée d’occupation a déclaré qu’elle avait ouvert une enquête sur l’incident en question. Selon elle, l’enquête porterait sur l’utilisation des véhicules montrés dans la vidéo et sur les accusations selon lesquelles des personnes non impliquées auraient été blessées au cours de l’échange de tirs.
La vidéo a été filmée le 19 décembre 2024 lors d’un raid israélien dans le camp. Des sources palestiniennes ont fait état de deux martyrs à la même date. L’armée d’occupation avait alors prétendu avoir mené une opération pour arrêter un suspect.
Depuis le 7 octobre 2023, date du déclenchement de la guerre israélienne contre la Bande de Gaza, la violence s’est intensifiée en Cisjordanie, où des centaines de Palestiniens sont tombés en martyre suite aux tirs des forces d’occupation israéliennes. L’Autorité israélienne de radiodiffusion a révélé que « des organisations propalestiniennes ont déposé 50 plaintes devant les tribunaux locaux du monde entier contre des soldats de réserve israéliens pour avoir commis des crimes à Gaza ».