Lors de la session mensuelle consacrée aux questions au Chef du gouvernement, centrée sur les réalisations dans le secteur touristique, R. Chabat a attiré l’attention sur la gestion des bus urbains dans la ville de Fès. Elle a présenté une affiche illustrant des images des véhicules exploités par la société en charge, dont une photo marquante montrant un bus en flammes à la suite d’une panne mécanique.
Le geste a immédiatement suscité la réprobation de R. Talbi Alami, qui a dénoncé une atteinte aux prérogatives des collectivités territoriales, seules responsables de la gestion du transport urbain. Selon lui, cette question échappe tant aux compétences du gouvernement qu’à celles du Parlement. Il a fait grand cas des articles 135 et 141 de la Constitution, précisant que la gestion des services de transport urbain relève exclusivement des collectivités territoriales. « Les institutions constitutionnelles doivent respecter les cadres réglementaires en vigueur », a-t-il martelé, ajoutant que soulever des problématiques qui sortent du périmètre de compétences de la Chambre des représentants constitue une atteinte aux prérogatives des autres institutions.
La pétulante et néanmoins députée irascible n’a pas été tendre à l’endroit de l’Exécutif. « Est-ce avec ces (ordures) et ces bus de rebut que vous avez envoyés à Fès que nous allons accueillir les touristes ? », a-t-elle lancé, en pointant du doigt les véhicules délabrés et dépourvus de freins. Elle a également dénoncé un désintérêt manifeste pour la région de Fès-Meknès, qu’elle estime trop souvent reléguée au second plan, malgré son potentiel touristique.
Pour R. Talbi Alami, l’action de la députée enfreint l’indépendance constitutionnelle des collectivités territoriales. Ces dernières, selon lui, doivent pouvoir exercer leurs responsabilités sans interférences, conformément aux modes de formation de leurs instances par des élections démocratiques. C’est pourquoi il a confirmé, du haut du perchoir, que le cas de R. Chabat sera examiné par la Commission d’éthique, une procédure qui pourrait déboucher sur des sanctions à l’encontre de la députée.