« Nous n’avions pas le choix. C’est nous qui sommes les victimes. Nous sommes victimes d’une entité très cupide », a fustigé Fran Drescher, présidente du syndicat des acteurs SAG-AFTRA qui représente 160 000 acteurs et autres professionnels du petit et grand écran.
« C’est un moment historique », a insisté l’ex-star de la série « Une nounou d’enfer » avant d’annoncer le début, vendredi, d’une grève majeure des acteurs. « Si nous ne nous levons pas maintenant (…) nous risquons tous d’être remplacés par des machines et des grandes entreprises qui se préoccupent plus de Wall Street que de vous et de votre famille », a-t-elle dit.
La production de séries et de films à Hollywood va donc être complètement gelée. C’est donc la pire paralysie du secteur en plus de 60 ans.
Les deux corps de métier réclament une revalorisation de leur rémunération, en berne à l’ère du streaming. Ils souhaitent également obtenir des garanties concernant l’usage de l’intelligence artificielle (IA), pour empêcher cette dernière de générer des scripts ou de cloner leur voix et image.
De son côté, l’Alliance des producteurs de cinéma et de télévision (AMPTP), qui représentait les studios et plateformes de streaming dans les négociations, s’est dite « très déçue » de leur échec. Bob Iger, patron de Disney, a même fustigé des exigences « irréalistes » sur la chaîne CNBC.
Depuis mai, il n’y avait que les productions dont les scripts étaient terminés au printemps, sans modification possible, qui était toujours en tournage. C’est notamment le cas du préquel du « Seigneur des Anneaux » financé par Amazon, la série « Les Anneaux de Pouvoir ». Mais, sans comédiens, les tournages vont désormais s’arrêter. Seuls quelques talk-shows et émissions de télé-réalité vont se poursuivre.
Les acteurs vont aussi sérieusement impacter la promotion des blockbusters de cet été. Par exemple, lors de la première du film « Oppenheimer » à Londres jeudi, le casting du film a quitté l’événement en signe de solidarité, rapporte Variety.