Le Parlement européen, réuni à Strasbourg, appelle dans ce texte « à un cessez-le-feu permanent et à la reprise des efforts vers une solution politique, à condition que tous les otages soient immédiatement libérés sans conditions, et que l’organisation terroriste du Hamas soit démantelée ».
Le projet de résolution déposé par la gauche sociale-démocrate, les Verts et le centre ne prévoyait à l’origine aucune condition à la mise en œuvre d’un cessez-le-feu. Mais les eurodéputés se sont ralliés à un amendement déposé par le Parti populaire européen (PPE, droite), premier groupe politique du Parlement de Strasbourg, introduisant cette conditionnalité.
Le PPE avait refusé de s’associer à ce projet de résolution. Un appel au cessez-le-feu permanent « sape le droit d’Israël à se défendre et met encore davantage en danger la vie des otages toujours détenus par le Hamas », lisait-on dans une déclaration du groupe publiée avant le vote. « Tout cessez-le-feu doit être soumis à des conditions », a encore affirmé le PPE. Le texte a été adopté par une majorité de 312 eurodéputés, 131 ont voté contre et 72 se sont abstenus. Le Parlement européen compte au total 705 députés.
Le débat, souvent très vif, qui a précédé ce vote mardi, a mis en lumière les divisions qui traversent les groupes politiques et les 27 Etats membres depuis le début de la guerre entre les terroristes palestiniens du Hamas et Israël le 7 octobre. Lors de leur dernier sommet en décembre, les chefs d’Etat ou de gouvernement de l’UE n’étaient pas parvenus à trouver un accord sur une déclaration commune sur la situation à Gaza, compte tenu de ces divisions.
Mardi, plusieurs eurodéputés ont dénoncé les « crimes » d’Israël contre les Palestiniens tandis que d’autres ont au contraire insisté sur le droit des Israéliens à se défendre.
« Il est incroyable de dire qu’Israël se défend après 24 000 victimes civiles assassinées », a estimé Manu Pineda, eurodéputé espagnol (Left, gauche radicale). L’Espagne, largement réputée pour être pro-arabe, est très virulente dans ses critiques à l’égard d’Israël depuis le début de la guerre.
« Israël ne pourra pas survivre sans la destruction du Hamas, le responsable des morts civils, c’est le Hamas qui se cache derrière les populations civiles à Gaza », a affirmé de son côté Tomislav Sokol, eurodéputé croate (PPE).