#Libération_Palestine

Logo Perspectives med

Ouverture politique en Tunisie : Le dialogue voulu par le Président est restreint

Le président tunisien a annoncé dimanche 1er mai, lors d’une allocution télévisée, lancer le dialogue national attendu depuis des mois. Le modus operandi choisi suscite la colère, le dialogue voulu par Kaïs Saied devant se faire en petit comité. L’UGTT, puissante centrale syndicale incontournable en pareille occasion, appelle à un dialogue responsable et inclusif.

Tous les partis politiques tunisiens sont exclus de ce dialogue national. Ils sont considérés par le président tunisien comme « ceux qui ont saboté, affamé et maltraité le peuple ». Seules quatre organisations de la société civile sont conviées : la centrale syndicale UGTT, l’organisation patronale Utica, la Ligue tunisienne des droits de l’homme, et l’Ordre national des avocats. Autant dire que le chef de l’Etat tunisien a fait le pari sur le « quartet » nobélisé en 2015 pour sa contribution à la transition démocratique lors des « printemps » arabes.

Cette ouverture politique permet à Kaïs Saïed de répondre à la demande insistante de dialogue national de la part de la communauté internationale, alors que la Tunisie est en pourparlers avec le Fonds monétaire international pour obtenir un nouveau prêt. Tout en excluant les partis politiques, la formation islamiste Ennahda en tête. Pour rappel, c’est la formation dirigée par l’islamiste Ghannouhi qui a été au centre de toutes les coalitions gouvernementales depuis dix ans.

Cet appel à un dialogue national au périmètre très restreint de la part du président tunisien intervient alors qu’il a dissous le Parlement, remanié le Conseil supérieur de la magistrature et la Haute Autorité électorale, et qu’il mène une réforme constitutionnelle qui sera soumise à référendum en juillet, en attendant des élections législatives promises pour le 17 décembre.

Avec son discours non inclusif, K. Saïed laisse seulement entendre qu’il est enfin prêt à s’accorder sur la ligne de la centrale syndicale l’UGTT, qui depuis dimanche a lancé un appel urgent à ce que le président entame un dialogue. « C’est probablement la dernière chance pour rassembler les forces nationales et éviter un démantèlement de l’État et un effondrement financier », a déclaré Nourredine Taboubi, le secrétaire général de la Centrale, un partenaire social crucial qui est aussi en pourparlers avec le gouvernement sur aux réformes d’austérité envisagées pour obtenir un prêt du Fond monétaire international.

Lundi 2 mai, la majorité des Tunisiens étant tournée vers les célébrations de la fête de l’Aïd, peu de politiques ont réagi au discours présidentiel, mis à part Rafik Abdesslem, membre d’Ennahdha qui s’oppose à la prise de pouvoir de K. Saïed depuis le 25 juillet. Il a déploré dans un statut Facebook, que les vœux du président aux Tunisiens pour cette fête soient tournés vers le dénigrement et l’insulte, écrit-il.

Recommandé pour vous