Pas moins de 18 adultes et deux enfants ont été tués à Belgorod, à la suite d’un bombardement des forces armées ukrainiennes, a rapporté le ministère russe des Situations d’urgence le 30 décembre, ajoutant que 111 autres personnes avaient été blessées. Dmitri, Peskov porte-parole du Kremlin, a fait savoir que, sur instruction de Vladimir Poutine, une équipe du ministère de la Santé dirigée par le ministre Mikhaïl Mourachko s’était rendue à Belgorod. Le danger avait été signalé plus tôt dans la journée par Viatcheslav Gladkov, gouverneur de la région de Belgorod. Une sirène d’alerte aux missiles avait été déclenchée dans la ville, et les autorités avaient appelé les habitants à se mettre à l’abri.
Plus tard, au sortir d’une réunion de crise, V. Gladkov a indiqué que les « travaux d’évaluation des dégâts » avaient commencé, pris en charge par l’administration de la ville de Belgorod. 100 véhicules et 22 bâtiments ont été endommagés, a-t-il ajouté.
Selon le correspondant de RIA Novosti, les explosions se sont produites vers 15 heures, heure locale. Une fumée noire est apparue dans le ciel. La sirène a retenti pendant « au moins dix minutes », toujours selon la même source.
Une personne a été tuée et 10 autres blessées dans des tirs d’obus à Donetsk, dont des ambulanciers, a aussi indiqué dans la soirée Denis Pouchiline, gouverneur de la République populaire de Donetsk (DNR). Un marché a également été bombardé.
Le ministère russe de la Défense a assuré que la frappe meurtrière sur Belgorod ne resterait pas « impunie », indiquant avoir réussi à intercepter deux missiles et la « plupart » des roquettes de fabrication tchèque lancées contre la ville. « Plusieurs roquettes et fragments de missiles abattus ont touché la ville de Belgorod. En cas de frappe directe des missiles avec des munitions à fragmentation sur la ville, les conséquences auraient été infiniment plus graves », a estimé l’armée russe.
Le comité d’enquête de Russie a par ailleurs indiqué avoir ouvert une procédure, et son chef a donné pour instruction d’identifier toutes les personnes coupables de crimes contre les civils, « y compris celles qui ont donné l’ordre criminel de bombarder des civils ».
« La frappe a été délibérément dirigée vers des lieux où des civils – des familles avec des enfants – étaient massés », a dénoncé le ministère russe des affaires étrangères. « Le centre de Belgorod – la ville de neige du Nouvel An, l’arbre de Noël et la patinoire où les citoyens venaient se détendre – a été attaqué ». « Des conseillers britanniques et américains, qui incitent régulièrement les autorités de l’actuelle Ukraine à commettre des crimes sanglants, ont été directement impliqués dans l’organisation de cette attaque terroriste », a encore accusé la diplomatie russe, ajoutant que « les pays de l’Union européenne en sont également responsables, puisqu’ils continuent d’alimenter en armes le gouvernement ukrainien ».
Les forces armées ukrainiennes bombardent régulièrement les territoires frontaliers russes, mènent des frappes de drones et se livrent à des sabotages. En novembre 2023, le vice-gouverneur de la région de Belgorod avait indiqué que 10 000 personnes avaient été réinstallées depuis février 2022 pour les mettre à l’abri des frappes de Kiev.
Moscou a fait mal
Les accusations de certains pays occidentaux selon lesquelles la Russie a ciblé des installations civiles ont été dénoncées par Vassili Nebenzia, représentant permanent russe auprès de l’Onu. » S’il y a des choses à discuter aujourd’hui, c’est uniquement le fonctionnement des systèmes de défense aérienne ukrainiens déployés dans les quartiers résidentiels des villes ukrainiennes, en violation du droit humanitaire international. Cela fait longtemps que les utilisateurs ukrainiens des réseaux sociaux s’en sont rendus compte et ils avertissent leurs concitoyens à ce sujet « , a déclaré le diplomate russe.
Il a noté que ces utilisateurs ont posté de nombreuses nouvelles vidéos montrant des missiles et des drones russes atteindre des installations militaires et des dépôts d’armes. Ces frappes s’accompagnent d’une détonation caractéristique. En revanche, les missiles anti-aériens ukrainiens, ayant manqué leur cible ou dévié de leur trajectoire, s’abattent sur des immeubles d’habitation et des installations civiles, a expliqué V. Nebenzia. Selon lui, » les dommages aux quartiers résidentiels peuvent entre autres être causés par la chute des débris à cause du déploiement de complexes ukrainiens de défense aérienne dans ces zones « .
L’ambassadeur russe à l’Onu a tenu à rappeler que cette situation n’est pas nouvelle. « Il en a été de même pour la cathédrale de la Transfiguration à Odessa, dont ils ont tenté de rejeter la destruction sur la Russie, et il en a été de même ce matin à Kiev, Odessa, Lvov, Kharkov, Dniepropetrovsk et dans d’autres villes qui ont informé de victimes humaines », a-t-il souligné.
Entre le 23 et le 29 décembre, l’armée russe a mené une cinquantaine de frappes groupées et une frappe massive avec des armes de haute précision et des drones sur des installations militaires de l’Ukraine. Selon le ministère russe de la Défense, toutes les ciblées ont été atteintes. Quelques représentants, dont ceux des États-Unis et de la France, ont imputé à la Russie des frappes sur des installations civiles.