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Opération sioniste contre l’hôpital Al-Shifa : Beaucoup de bruits pour rien !

Après 40 jours deson agression militaire contre Gaza, l’armée d’occupation n’a toujours pas enregistré de percée sur le plan militaire face aux combattants de la résistance palestinienne. Après 40 jours de raids et de combats, elle a envahi le complexe hospitalier al-Shifa à l’ouest de Gaza, sans pour autant trouver ni détenus israéliens ni combattants du Hamas. Après un siège de plusieurs jours ponctués de raids incessants, la récolte est bien maigre.

Selon le ministère de la Santé à Gaza, des dizaines de soldats sont entrés dans le bâtiment des urgences et de chirurgie du complexe Al-Shifa. Le directeur général des hôpitaux de Gaza a indiqué que l’armée d’occupation a procédé à des fouilles dans le sous-sol de l’hôpital. Les forces d’occupation justifient ce crime en prétendant que ce complexe médical sert de centre de commandement pour le Hamas. Des allégations fermement démenties.

Pis encore, les soldats d’occupation ont ouvert le feu sur les citoyens et les médecins qui voulaient quitter le complexe médical via le couloir, qui serait selon eux, sécurisé, a affirmé le médecin Mohammad Zaqout. « Les communications y ont été coupées par les forces d’occupation qui contrôlent les informations sur la situation à l’intérieur du complexe », -a-t-il relevé tout en ajoutant que « l’occupation n’a trouvé aucune présence de membres du Hamas ou d’une quelconque faction de résistance palestinienne à l’intérieur d’Al-Shifa».

Les médias israéliens ont affirmé, pour leur part, que « l’armée israélienne n’a pas trouvé des armes ni des preuves sur la présence des prisonniers israéliens à l’intérieur de l’hôpital ».

En réaction, le bureau médiatique du gouvernement à Gaza a condamné ce crime, indiquant que « l’armée d’occupation commet un crime odieux avec préméditation en ciblant le complexe médical d’Al-Shifa ». Ajoutant que « l’occupation a ouvert le feu à l’intérieur du complexe de Shifa malgré la présence de 9 000 membres du personnel médical, des blessés et des déplacés », il a souligné que « les hôpitaux et les équipes médicales ont été la cible de l’occupation depuis le début de la guerre israélienne contre Gaza. L’armée d’occupation a tué 198 médecins, infirmières et ambulanciers, pris pour cible 55 ambulances et mis hors service 25 hôpitaux ».

Le Hamas a, lui aussi, « tenu l’entité occupante, ses dirigeants néo-nazis, le président Biden et son administration totalement responsables des répercussions de la prise d’assaut de l’hôpital Al-Shifa ».

Le mouvement de résistance a entonné : « Nous condamnons et rejetons fermement les déclarations du Pentagone et de la Maison Blanche dans lesquelles ils adhèrent aux mensonges de l’occupation sioniste selon lesquels le mouvement Hamas utilise les hôpitaux pour cacher les soldats capturés de l’occupation. Nous considérons ces déclarations comme un feu vert américain pour que l’occupation commette des massacres plus brutaux contre les hôpitaux dans le but de détruire le secteur de la santé et de faire pression sur notre peuple pour qu’il le déplace de ses terres, en application des plans promus par les néo-nazis tels que Netanyahu et Smotrich ». Tout en renouvelant l’appel aux Nations Unies pour qu’elles forment « un comité international chargé de visiter et d’examiner tous les hôpitaux afin de déterminer la fausseté de la version de l’occupation et de son allié Washington, qui porte la responsabilité directe de la guerre génocidaire contre la bande de Gaza ».

Il convient de souligner que le complexe Al-Shifa est le plus grand hôpital en Palestine. Outre les blessés et les patients qu’il accueille, des milliers de déplacés se réfugient dans ses cours pour fuir les bombardements israéliens.

Tout cela se déroule alors que le nombre des martyrs à Gaza a dépassé les 11. 500 dont près de 5.000 enfants, tués dans les  frappes israéliennes qui se poursuivent depuis 40 jours, visant les domiciles, hôpitaux, mosquées, églises et autres.

Côté israélien, l’armée d’occupation a reconnu la mort de deux de ses officiers lors des combats terrestres avec la Résistance dans la bande de Gaza et annoncé que 4 autres militaires ont été blessés lors des combats dans le nord de la bande. Ces nouveaux décès portent à 49 le nombre de morts dans les rangs de l’armée israélienne suite aux combats terrestres à Gaza portant le bilan à 368 soldats et 59 policiers israéliens depuis le 7 octobre dernier.

Déception totale

Les médias israéliens ont rapporté mercredi que « la propagande israélienne massive » après l’assaut de l’hôpital Al-Shifa par l’armée d’occupation israélienne a provoqué une déception chez les colons israéliens, qui pensaient « qu’Israël éliminerait le Hamas pendant son opération ». Ajoutant que « la direction du Hamas restait unie même après l’assaut de l’hôpital Al-Shifa, et que ses combattants continuaient de tirer des missiles vers les colonies de la bande de Gaza et vers Tel Aviv ».

Les médias ont également souligné que « l’armée a réussi à se rétablir, mais l’objectif n’a pas été atteint, et nous n’avons pas encore capturé Sinwar ni Deif, et hier, l’armée a annoncé qu’elle avait éliminé un cadre du Hamas qu’aucun Israélien ne connaissait ».

Yair Shirkey, commentateur des affaires ultra-orthodoxes sur la Douzième chaîne israélienne, a déclaré de son côté « entendre parler de la déception généralisée en Israël, non seulement de la part de ceux qui sont assis chez eux, mais aussi de la part des soldats qui sont revenus de Gaza et qui ont passé environ deux semaines à l’ intérieur », ajoutant « qu’il y a une grande déception concernant les prisonniers israéliens dans la bande de Gaza ».

Tzivi Yehezkeli, analyste des affaires arabes pour la chaîne israélienne 13, a déclaré de son côté « qu’il est clair qu’il n’y a rien à l’hôpital Al-Shifa d’une réelle valeur » . Il a ajouté que la question de l’hôpital Al-Shifa est « une diversion à laquelle Israël est exposé depuis plus d’une semaine, et qu’en fin de compte, ces histoires de distraction produiront une déception parmi le public israélien et empêcheront le retour de sa confiance dans le gouvernement pour atteindre les objectifs de la guerre ».

L’occupation a contribué à répandre un récit trompeur en conjonction avec son assaut sur l’hôpital Al-Shifa, selon lequel l’hôpital contenait des prisonniers israéliens, mais ce récit a été rapidement réfuté par Doron Kadosh, correspondant des affaires militaires de la radio de l’ armée israélienne, qui a certifié qu’il n’y avait aucun prisonnier israélien à l’hôpital. Il a également délibérément publié des articles similaires sur d’autres hôpitaux de la bande de Gaza, les utilisant comme prétexte pour les cibler de manière concentrée, menaçant la vie d’un grand nombre de patients et entraînant la mort de dizaines de blessés.

Sur ces entre-faits, Martin Griffiths, chef des opérations humanitaires de l’ONU, a indiqué mercredi qu’Israël avait décidé de ne pas limiter le nombre de camions autorisés à pénétrer dans la bande de Gaza.  Il a précisé à la presse que les Nations unies disposaient d’environ 460 camions en attente à El Arish, la ville égyptienne la plus proche du point de passage de Rafah vers la bande de Gaza.

Il s’est déclaré « très reconnaissant » d’apprendre, par l’intermédiaire du Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, « que le gouvernement israélien a décidé – et nous le remercions – de ne pas limiter le nombre de camions entrant dans le territoire ». Il a fait cette annonce en présentant un plan en dix points visant à améliorer la situation humanitaire à Gaza.

« Nous avons les camions. Nous avons besoin de carburant et d’argent pour financer les livraisons, et alors nous pourrons faire notre travail », a-t-il déclaré. « C’est une bonne chose qu’ils aient dit aujourd’hui qu’il n’y aurait pas de limite pour le nombre de camions. » Il a également demandé que l’aide humanitaire puisse être acheminée sans interruption à Gaza, y compris par les points de passage avec Israël, dont celui de Kerem Shalom, dans le sud, qui voyait passer plus de 60 % des camions pénétrant dans l’enclave avant le conflit. Et insisté sur la nécessité vitale de mettre un terme aux affrontements, que ce soit par une pause humanitaire ou un cessez-le-feu.

« J’ai passé cinquante ans à utiliser différents mots pour décrire quelque chose qui est en fait très très simple : faire taire les armes, arrêter les combats pour permettre à la population de se déplacer en toute sécurité », a-t-il ajouté.

Mais il faut croire que l’Egypte est loin de partager les mêmes soucis, le passage de Rafah jouant la politique du compte-goutte que les sécuritaires du Caire lui ont assigné pour mieux affaiblir le Hamas.

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