Maintenant, les rebelles « sont entrés dans plusieurs quartiers de la ville de Hama, et des combats de rue s’y déroulent avec les forces du régime », a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) basé à Londres. L’armée régulière a reconnu avoir perdu le contrôle de la ville et indiqué que ses forces s’étaient « redéployées » à l’extérieur de Hama. Située à 210 km au nord de Damas, Hama est une ville stratégique qui commande la route vers la capitale.
L’OSDH avait fait état dans la matinée de jeudi matin de combats « acharnés » entre les rebelles emmenés par les islamistes extrémistes de HTC et l’armée syrienne, qui avait acheminé des renforts dans la ville. Les rebelles étaient parvenus mercredi soir à encercler quasi totalement cette quatrième ville syrienne après une offensive fulgurante depuis le nord qui leur avait permis de prendre Alep.
Abou Mohammed al-Jolani, chef des rebelles syriens emmenés par les islamistes extrémistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTC), a promis qu’il n’y aurait « pas de vengeance » après la prise de Hama, où l’armée avait écrasé un soulèvement des Frères musulmans en 1982. « Je demande à Dieu tout-puissant que ce soit une conquête sans vengeance », a-t-il déclaré dans un message vidéo diffusé sur la chaîne Telegram des jihadistes, après avoir annoncé que ses combattants étaient entrés dans Hama « pour refermer la blessure ouverte il y a 40 ans ».
Jeudi, les rebelles ont aussi annoncé avoir pris la prison de Hama et libéré des centaines de détenus. « Nos forces sont entrées dans la prison centrale de Hama et ont libéré des centaines de prisonniers injustement détenus », a annoncé sur une chaîne Telegram Hassan Abdel Ghani, un chef militaire de la coalition rebelle emmenée par des islamistes radicaux.
La Russie et l’Iran, les principaux alliés de Damas, ainsi que la Turquie, un soutien majeur des rebelles, sont en « contact étroit » pour stabiliser la situation, a indiqué le 4 décembre la diplomatie russe. De son côté, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a, lui, mis en garde contre une résurgence du groupe État islamique (Daech) en Syrie, où cette formation jihadiste avait autoproclamé un « califat » en 2014, à cheval sur l’Irak, avant d’être défait plusieurs années plus tard.
L’agence officielle syrienne Sana a affirmé mercredi que l’armée poursuivait ses opérations contre « les organisations terroristes » dans la province de Hama. Elle a ajouté que « les unités de l’armée sont engagées dans de violents affrontements » avec les rebelles au nord-est et au nord-ouest de la ville.
L’OSDH, basée au Royaume-Uni, mais qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, a également fait état de « violents combats » en cours. Selon l’Observatoire, les forces gouvernementales ont repris le contrôle de deux villages environnants et ont pu « repousser HTS à environ 10 km » de la ville de Hama.
Une source militaire syrienne, citée par l’agence Sana et reprise par l’AFP, avait indiqué mardi que « d’importants renforts militaires » avaient été dépêchés dans cette ville stratégique du centre de la Syrie, sur la route reliant Alep à la capitale Damas. La télévision syrienne a montré dans la nuit des images de Hama, où l’on peut voir des policiers et des soldats sur des places désertes. Les quatre plus grandes villes syriennes sont toutes alignées sur la route M5. En partant du nord, il y a donc Alep, Hama, Homs, puis Damas la capitale.