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OCDE : Les marchés de l’emploi restent résilients

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Les marchés de l’emploi des pays de l’OCDE demeurent tendus bien que la reprise économique mondiale ait nettement ralenti depuis 2021, a indiqué, mardi, l’Organisation de coopération et de développement économiques.
Les marchés de l’emploi restent résilients

L’emploi s’est totalement remis de la crise du COVID-19, et le taux de chômage a atteint son plus bas niveau depuis le début des années 1970”, précise l’OCDE dans un communiqué, ajoutant qu’alors que les salaires nominaux ont augmenté, ils n’ont à ce jour pas totalement rattrapé l’inflation, ce qui a conduit à “une baisse des salaires réels dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE”.

L’édition 2023 des “Perspectives de l’emploi de l’OCDE” montre que l’emploi devrait continuer de progresser en 2023 et en 2024 à l’échelle de la zone OCDE, note le communiqué, soulevant qu’en mai 2023, le taux de chômage de l’OCDE est resté à son plus bas niveau historique de 4,8 % pour le troisième mois consécutif. Le taux de chômage est resté stable par rapport à avril 2023 dans 14 pays dont la France, l’Allemagne et le Japon, tandis qu’il a diminué dans 13 pays, dont l’Autriche, la Colombie, la Grèce, l’Italie et la Norvège. En revanche, il a augmenté dans 5 pays de l’OCDE, dont le Canada et les États-Unis. D’ici le dernier trimestre de 2024, le taux de chômage des pays de cet ensemble devrait augmenter légèrement à 5.2 %, même si l’on devrait observer des hausses relativement plus importantes de l’ordre de 0.75 point de pourcentage ou plus en Australie, aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande et au Royaume-Uni, selon la même source.

Les salaires horaires réels ont baissé dans de nombreux secteurs d’activité et pays de l’OCDE, et le coût de la vie a augmenté. Au premier trimestre de 2023, en dépit du redressement des salaires nominaux, la croissance annuelle des salaires réels était négative dans 30 des 34 pays pour lesquels des données étaient disponibles, à -3.8 % en moyenne.

Selon les analyses présentées dans les “Perspectives de l’emploi”, les bénéfices ont progressé davantage que la rémunération du travail. Au vu des chiffres, il semble que les bénéfices pourraient à l’avenir encore absorber des ajustements de salaires afin de récupérer progressivement une partie des pertes de pouvoir d’achat sans provoquer de tensions importantes sur les prix ni entraîner de baisse de la demande de main-d’œuvre. La perte de pouvoir d’achat est particulièrement problématique pour les travailleurs des ménages modestes. Pour venir en aide aux travailleurs faiblement rémunérés, le salaire minimum et les négociations collectives peuvent limiter les pertes de pouvoir d’achat. Les pouvoirs publics peuvent aussi agir directement et de manière ciblée par le biais du système d’impôts et de prestations afin de relever le revenu net des ménages modestes. Le soutien fiscal généralisé devrait être abandonné compte tenu de la baisse des prix de l’énergie par rapport aux pics atteints en 2022.

 L’édition de 2023 analyse également les retombées de l’intelligence artificielle (IA) sur le marché du travail. Si l’adoption de l’IA dans les entreprises reste encore relativement faible, les progrès technologiques rapides, la baisse des coûts et le nombre croissant de travailleurs dotés de compétences en matière d’IA donnent à penser que les pays de l’OCDE pourraient être à l’aube d’une révolution de l’IA. “Les marchés du travail ont fait preuve d’une résilience remarquable au cours de l’année écoulée et restent tendus, bien que l’inflation élevée et l’augmentation du coût de la vie aient érodé les revenus réels”, a déclaré Mathias Cormann, secrétaire général de l’OCDE. “L’accélération récente des développements et des outils liés à l’IA générative marque un tournant technologique, avec des implications concrètes sur de nombreux lieux de travail. Il est absolument nécessaire de réfléchir à des cadres politiques à long terme pour l’utilisation de l’IA sur le lieu de travail et de continuer à encourager la coopération internationale afin de maximiser les avantages tout en gérant de manière appropriée les risques”, a-t-il ajouté. Si l’on tient compte des effets de l’IA, les professions classifiées comme les plus exposées au risque d’automatisation “représentent 27% des emplois”, d’après l’OCDE, qui précise que les professions très qualifiées, bien que plus exposées aux progrès accomplis récemment par l’IA, restent néanmoins celles qui sont le moins susceptibles d’être automatisées. Les emplois peu et moyennement qualifiés sont les plus touchés, notamment dans les secteurs de la construction, de l’agriculture, de la pêche et de la sylviculture, et, dans une moindre mesure, de la production et des transports.

Le rapport présente les résultats de la toute première enquête transnationale sur l’impact de l’IA sur le marché du travail, à laquelle ont participé des travailleurs et des entreprises des secteurs de la finance et de l’industrie dans sept pays de l’OCDE. Il en ressort que, jusqu’à présent, les effets négatifs sur l’emploi sont “rares” dans les entreprises qui ont adopté l’IA. De plus, les travailleurs et les employeurs indiquent ainsi que l’IA peut réduire les tâches fastidieuses et dangereuses, ce qui améliore la motivation et la sécurité physique des travailleurs. Parallèlement, l’enquête montre qu’un grand nombre de travailleurs (trois sur cinq) s’inquiètent de perdre leur emploi du fait de l’IA au cours des 10 prochaines années. Une proportion comparable craint une baisse des salaires dans leur secteur d’activité sous l’effet de l’IA. Trois travailleurs sur quatre indiquent que l’IA a accru leur rythme de travail et plus de la moitié sont préoccupés par la protection de leur vie privée. Face à l’essor et l’adoption rapides de l’IA, de nouvelles compétences seront demandées, alors que d’autres deviendront obsolètes. Les travailleurs peu qualifiés ou plus âgés, mais aussi les travailleurs plus qualifiés, auront besoin d’être formés.

“Les pouvoirs publics doivent inciter les employeurs à offrir davantage de formation, intégrer les compétences relatives à l’IA dans l’enseignement, et s’engager en faveur de la diversité au sein de la main-d’œuvre formée à l’IA”, souligne l’OCDE. Des interventions publiques urgentes s’imposent également face aux risques associés à l’utilisation de l’IA dans le milieu professionnel (protection de la vie privée, sécurité, équité et droit du travail) et pour garantir responsabilité et transparence dans les décisions prises avec l’appui de l’IA en matière d’emploi. À mesure que l’IA évolue, la coopération internationale sera essentielle pour définir une approche commune visant à favoriser, et non à entraver, l’inclusivité sur les marchés du travail. Cette coopération permettra d’éviter un cloisonnement des initiatives qui nuirait inutilement à l’innovation et pourrait créer des vides juridiques susceptibles d’entraîner un nivellement par le bas, selon les “Perspectives de l’emploi”.

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