En attendant la reprise des négociations indirectes entre Washington et Téhéran, force est de souligner que les informations obtenues par les services iraniens lors de son opération de sécurité de détournement de documents secrets israéliens, ont de quoi ternir l’image de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Surtout qu’ils révèlent une coordination totale entre ladite Agence onusienne et Israël, a rapporté l’agence de presse iranienne Fars News, citant des sources iraniennes bien informées. « Les documents obtenus révèlent que des messages officiels et secrets de l’Iran à l’AIEA, contenant des informations sensibles, ont été transmis à des agences d’espionnage affiliées à l’entité sioniste par des canaux secrets », assurent ces sources. Les documents montrent clairement que « l’AIEA, au lieu d’être neutre, est devenue un outil au service des objectifs de l’entité sioniste », ont-elles ajouté.
Evoquant ces documents secrets que Téhéran assure avoir obtenus lors d’une opération de renseignement, le commandant en chef de l’armée iranienne, le général de division Abdolrahim Mousawi, a mis en garde que la riposte de l’Iran à toute attaque israélienne serait « plus meurtrière que jamais ». Il a noté que « cette opération de renseignement est une réussite précieuse, une nouvelle gifle infligée à l’entité sioniste et un signe d’espoir pour l’éradication de cette tumeur cancéreuse dans le monde ».
Dimanche, Esmaïl Khatib, ministre iranien du Renseignement, a affirmé que son pays a détourné des documents secrets israéliens, dont certains sont liés aux installations nucléaires israéliennes et renforceront les capacités offensives de l’Iran. Interrogé sur la revendication iranienne d’avoir obtenu des documents liés au programme nucléaire israélien, Rafael Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a déclaré lundi que « cela semble faire référence à Soreq, une installation de recherche que nous inspectons, soit dit en passant », a-t-il indiqué, précisant que l’agence n’a pas reçu de communication officielle à ce sujet. Il a expliqué que si l’AIEA surveille le site de Soreq dans le cadre d’un accord limité avec Israël, elle n’a pas accès à d’autres parties de l’infrastructure nucléaire israélienne, notamment l’installation de Dimona.
Lors d’une conférence de presse tenue à l’ouverture de la réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA à Vienne, R.Grossi, a déclaré que l’AIEA n’accuse pas l’Iran de développer des armes nucléaires, mais s’inquiète des niveaux actuels d’enrichissement qui exigent d’après lui une attention et une vérification internationales. « Nous ne disons pas qu’ils [les Iraniens] possèdent l’arme nucléaire. Nous ne disons pas qu’ils ont un programme militaire – ce qu’on appelle la “dimension militaire possible” (PMD) – donc, cette lacune de jugement est laissée à la discrétion des pays », a-t-il déclaré. Selon lui, le niveau d’enrichissement réalisé par Téhéran « ne peut être ignoré ».
« L’enrichissement de l’uranium en soi n’est pas une activité interdite, ce que mes homologues iraniens me répètent toujours », a expliqué R. Grossi. « Mais lorsqu’on accumule et continue d’accumuler … très, très près de ce qui est nécessaire pour un engin explosif nucléaire, alors nous ne pouvons pas l’ignorer. » Avant d’ajouter qu’« il n’y a aucune utilisation médicale ou civile pour cela. C’est pourquoi c’est important pour nous ».
Le Conseil suprême de sécurité nationale iranien a affirmé que « la banque de cibles de l’entité israélienne est désormais sur la table des forces armées iraniennes », soulignant que « toute action hostile contre les infrastructures économiques ou militaires de l’Iran fera l’objet d’une réponse précise et proportionnée ». Dans un communiqué publié lundi, le Conseil a salué l’important exploit iranien en matière de renseignement, soulignant « qu’il représente un atout précieux ». Il a ajouté « qu’il s’agit d’un résultat significatif de la planification intelligente et des mesures discrètes et modérées suivies par le système islamique sacré face aux prétentions de l’ennemi ». Il a expliqué également que « l’accès à ces informations et la mise en place d’un lien entre le renseignement et le travail opérationnel permettent aux Moudjahidine de l’Islam de répondre immédiatement à toute attaque potentielle contre des installations nucléaires en ciblant les installations nucléaires secrètes de l’entité israélienne ».
L’Iran a précédemment révélé avoir obtenu « une mine d’informations stratégiques, opérationnelles et scientifiques de l’entité sioniste ».
Le Conseil suprême de sécurité nationale iranien a indiqué que « les documents obtenus par les services de renseignement iraniens concernant les projets et les installations nucléaires de l’occupation israélienne renforcent les capacités offensives du pays ».
De son côté, le commandant en chef du Corps des gardiens de la révolution iranienne, le général de division Hossein Salami, a déclaré que « l’opération a une fois de plus porté un coup fatal à l’illusion d’un déclin ou d’une faiblesse de la République islamique, ainsi qu’aux fausses affirmations sur la force de l’entité usurpatrice, tant en termes de sécurité que de renseignement ».
Il a ajouté, dans un message de félicitations adressé au ministre iranien du Renseignement, que « ce coup ne sera pas le dernier porté à l’entité en voie d’effondrement, mais annonce plutôt une victoire finale imminente de la vérité sur le mensonge ».
Le haut gradé iranien a qualifié le succès remarquable du ministère du Renseignement, qui a obtenu une grande quantité d’informations et de documents stratégiques et sensibles liés à l’entité sioniste dans les domaines nucléaire, militaire, sécuritaire et des infrastructures, « de déluge d’Al-Aqsa, dans sa deuxième édition consacrée au renseignement ».
Le commandant du CGRI a également noté que « le coup décisif porté par le ministère du Renseignement et le transfert sécurisé d’une grande quantité de documents sensibles dans le pays démontrent l’étendue du contrôle de l’Iran et sa profonde pénétration dans les strates cachées et invisibles de l’infrastructure sécuritaire sioniste ». Il a estimé qu’ « il ne fait aucun doute que ces informations hautement sensibles contribueront efficacement à renforcer les efforts visant à détruire l’entité sioniste et amélioreront la précision des missiles iraniens sur leurs cibles ».
L’Organisation iranienne de l’énergie atomique, pour sa part, a averti « qu’elle pourrait rétablir son niveau de coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à son niveau habituel si l’AIEA n’apprécie pas notre coopération ». Elle a ajouté : « Notre coopération avec l’AIEA dépasse largement nos devoirs et responsabilités ».
La déclaration du Conseil suprême de sécurité nationale iranien, ainsi que celles du commandant des Gardiens de la révolution et de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, intervient alors que les États-Unis et les pays européens ont soumis un projet de résolution à l’AIEA, alléguant que l’Iran se soustrait à ses obligations.
A rappeler que les médias israéliens avait fait part d’un entretien téléphonique lundi entre le président américain et le Premier ministre israélien concernant le dossier iranien, suivi de « consultations de sécurité menées par ce dernier », assurait-on. Sans plus de détails…