« Le nombre de morts s’élève à 8 personnes. Au moins 21 personnes ont été blessées, dont deux enfants. Quatre autres personnes sont portées disparues », a rapporté sur Telegram Igor Klymenko, ministre ukrainien de l’Intérieur. V. Zelensky a lui publié une vidéo prise par les secouristes sur les lieux, les montrant fouillant les débris encore fumants d’un bâtiment à la recherche de survivants.
Cette frappe intervient au lendemain d’un nouveau succès militaire de l’armée russe. En effet, les localités d’Artiomovka, en république populaire de Lougansk, et de Timkovka, dans la région de Kharkov, ont été libérées par l’armée russe, qui a aussi repoussé plusieurs contre-attaques sur l’ensemble du front, détaille le bilan quotidien de la Défense.
Le groupement Ouest a libéré les localités d’Artiomovka, en république populaire de Lougansk, et de Timkovka, dans la région de Kharkov, annonce la Défense russe dans son bilan quotidien. Lequel rappelle que le groupement Sud a amélioré sa situation le long de la ligne de front et détruit un dépôt de munitions. Kiev y a perdu plus de 740 hommes. Au niveau du groupement Centre, la situation tactique a été améliorée et cinq contre-attaques des troupes ukrainiennes ont été repoussées. Pour le groupement Dniepr, il a réussi trois frappes contre les brigades ukrainiennes qui ont perdu 105 soldats mais aussi un obusier 2A65 Msta-B, deux D-20 ou encore un M119 de facture américaine. En outre, l’armée de Kiev a perdu 135 militaires et un char dans la zone de responsabilité du groupement Est. Les deux contre-attaques qu’elle a menée dans la région de Kharkov, ont été repoussées, toutes les deux, par le groupement russe Nord, perdant ainsi 265 hommes. Plus, 560 autres soldats ont été neutralisés dans la zone de responsabilité du groupement russe Ouest;
Des avions Su-27 et Su-25 ont été détruits à même le sol a lors que 45 drones ont été interceptés, outre deux bombes Hammer et 10 roquettes HIMARS.
Sur le plan politique, Moscou a promis mercredi de répondre aux dernières sanctions « agressives » adoptées par les États-Unis et visant à freiner les capacités russes en Ukraine, mettant aussi la pression sur les institutions financières traitant avec l’économie russe, à la veille d’un sommet du G7 en Italie. « La Russie, comme toujours dans de tels cas, ne laissera pas les actions agressives des États-Unis sans réponse », a affirmé Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, citée par l’agence de presse d’État Tass. Tout cela se déroule à l’heure où la Hongrie semble avoir négocié un deal avec l’Alliance atlantique. « Le Premier ministre, Victor Orban et moi-même sommes convenus que la Hongrie n’empêcherait pas les autres alliés de s’engager à soutenir financièrement l’Ukraine et l’Otan, de jouer un rôle de premier plan dans la coordination ». C’est ce qu’a déclaré Jens Stoltenberg, lors d’une conférence de presse.
En vue d’un sommet prévu à Washington en juillet, le secrétaire général de l’Alliance atlantique prépare un plan pour renforcer le rôle de l’organisation dans la coordination des livraisons d’armes à Kiev et la formation des troupes ukrainiennes. J. Stoltenberg souhaite également pérenniser l’aide actuelle à l’Ukraine, à un niveau minimum de 40 milliards d’euros par an.
Les ministres de la Défense de l’Otan se réunissent jeudi 13 juin à Bruxelles pour tenter de sceller l’accord final. L’aval des autres pays semble acquis, même s’il reste à finaliser des détails techniques. En échange, la Hongrie a « obtenu la garantie qu’elle ne serait pas obligée de participer » aux efforts de l’Otan. Des précisions apportées par V. Orban, qui a évoqué « une discussion difficile, mais constructive ». Selon lui, le pays « ne peut pas changer les décisions des 31 autres États membres », mais il « ne contribuera pas financièrement et n’enverra aucun homme faire cette guerre », le chef de l’Otan disant « accepter cette position ».
V. Orban refuse depuis le début de l’offensive russe en Ukraine d’envoyer toute aide militaire à Kiev et a durci ces derniers temps son discours, accusant l’Otan d’entraîner ses membres « dans une conflagration mondiale ». Selon des sources diplomatiques, la Hongrie bénéficie ainsi d’une sorte de « droit de retrait ». Mais certains ne cachent pas leur scepticisme, jugeant que cela crée un précédent dans l’Alliance atlantique.
Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, l’Otan veille à éviter toute implication directe, laissant Washington, principal soutien de Kiev, coordonner la livraison des armes fournies par les alliés de l’Ukraine. Mais elle veut désormais changer de braquet, par crainte d’un retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Autre sujet de contentieux, la désignation du Premier ministre néerlandais sortant, Mark Rutte, pour succéder à J. Stoltenberg à l’automne. La Hongrie s’y oppose et soutient l’unique autre candidat, le président roumain Klaus Iohannis, actuellement sous pression des États-Unis pour se retirer de la course.