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Nouveau cabinet fasciste de B. Netanyahu : Les Palestiniens appellent au boycott international

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L’Autorité palestinienne a appelé jeudi à un boycott international du nouveau gouvernement israélien en raison de son programme extrémiste, affirmant qu’il constitue « une menace existentielle pour le peuple palestinien. »
Les Palestiniens appellent au boycott international

« L’État de Palestine rejette les orientations politiques annexionnistes, violentes, racistes et d’incitation au nettoyage ethnique du nouveau gouvernement israélien. L’État de Palestine considère cet agenda comme une menace existentielle pour le peuple palestinien et ses droits inaliénables et inviolables », a indiqué le ministère palestinien des Affaires étrangères dans un communiqué relayé par les médias israéliens.

L’Autorité palestinienne a exhorté la communauté internationale à « assumer ses responsabilités et à rejeter toute relation avec un gouvernement déterminé à commettre des crimes internationaux, tels que l’annexion, la persécution politique et la discrimination raciale ».

La déclaration appelle la communauté internationale, notamment le Conseil de sécurité des Nations unies, à « assurer la protection du peuple palestinien contre la campagne israélienne de dépossession et de déplacement, de colonisation et d’annexion, de nettoyage ethnique et de persécution ».

Le nouveau cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahou, comprenant trois factions d’extrême droite qui veulent étendre le contrôle l’occupation israélienne sur la Cisjordanie, a prêté serment devant les députés à la Knesset.

B. Netanyahu, investi jeudi à la tête du gouvernement israélien, a dû faire d’importantes concessions à ses alliés d’extrême droite et ultraorthodoxes dans le cadre d’accords de coalition publiés mercredi par la Knesset, le parlement. Inculpé pour corruption dans plusieurs affaires, le chef du Likoud (droite) avait été chassé du pouvoir en juin 2021 par une coalition hétéroclite avant de promettre un retour aux affaires en s’alliant avec des partis ultra-orthodoxes et nationalistes.

Pour rappel, les concessions les plus controversées qui ont permis la formation du nouveau gouvernement, considéré comme le plus à droite dans l’entité sioniste, ont trait à la propulsion de Bezalel Smotrich, chef de la formation d’extrême droite « Sionisme religieux », à la tête du ministère chargé de la gestion civile de la Cisjordanie occupée au sein du ministère de la Défense. Cette mesure, rendue possible par le vote d’une loi, revient à dédoubler les prérogatives du ministre de la Défense, selon l’AFP. Elle a été vivement critiquée, notamment par l’ancien ministre de la Défense Benny Gantz, qui a estimé que cela affaiblirait la sécurité en Israël. En sus, les députés de la Knesset ont voté une loi d’élargissement des responsabilités du ministre de la Sécurité intérieure, renommée « Sécurité nationale », sous la direction d’Itamar Ben Gvir, chef de la formation d’extrême droite Force juive. Cette loi accorde explicitement au ministre le pouvoir de diriger la politique générale de la police et de définir ses « principes généraux d’action ».

Le Likoud a également accédé à une demande de certains députés d’extrême droite, qui souhaitent que la peine de mort puisse courir contre les résistants palestiniens. Une proposition de loi allant en ce sens sera soumise à la Knesset avant le vote du budget 2023.

Et last but not least, le gouvernement prendra une décision dans les 60 jours pour reconnaître les colonies ou avant-postes illégaux, établis sans l’approbation du gouvernement en Cisjordanie occupée. La coalition s’est également engagée à développer des routes et des infrastructures pour les colons en Cisjordanie occupée.

Par ailleurs, la Knesset a voté une loi autorisant une personne reconnue coupable d’un crime mais pas condamnée à la prison ferme à obtenir un portefeuille ministériel. Ce vote, mardi 27 décembre 2022, a permis à Arié Dery, leader de la formation ultraorthodoxe séfarade Shass de devenir vice-Premier ministre, ministre de la Santé et de l’Intérieur en rotation avec Bezalel Smotrich, des postes qu’il avait exigés.

Dans la foulée de la dernière guerre israélienne contre Gaza en mai 2021 et des agressions quasi-quotidiennes en Cisjordanie, la crainte d’une escalade militaire avec les Palestiniens est bien présente. « Il y a de nombreuses lignes rouges: Al-Aqsa, l’annexion [de la Cisjordanie], le statut des prisonniers palestiniens (dans les geôles de l’occupation israélienne) … Si Ben Gvir, à titre de ministre se rend à Al-Aqsa, ce sera une grande ligne rouge de franchie et cela mènera à une explosion », confie à l’AFP Basem Naim, haut responsable politique du Hamas.

Le sisnistre B. Gvir s’est déjà rendu ces derniers mois sur l’esplanade des Mosquées. En vertu d’un statu quo historique, les non-musulmans peuvent s’y rendre mais pas y prier, mais la visite d’un ministre israélien en fonction sur ce site serait perçue comme de la provocation parmi les Palestiniens. « Si le gouvernement agit de manière irresponsable, cela pourrait provoquer une crise sur le plan de la sécurité », s’est pour sa part inquiété Benny Gantz, ministre de la Défense sortant.

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