L’union a été scellée le mois dernier par la Chine et Pékin reste à la manœuvre, puisque c’est encore la capitale chinoise qui a accueilli cette rencontre. Et devant les objectifs des photographes, c’est le chef de la diplomatie du pays hôte qui a saisi les mains de ses homologues pour les unir et obtenir cette première poignée de mains. Après les négociateurs, ce sont donc les responsables politiques des pays qui se sont rencontrés.
Jeudi, les ministres des Affaires étrangères ont signé un accord en vue de la réouverture de représentations diplomatiques : des ambassades à Riyad et Téhéran et des consulats à Jeddah et Mashhad. Et les deux pays affirment ne pas vouloir en rester là. Dans un communiqué commun, ils disent « être prêts à éliminer tous les obstacles en vue d’une expansion de la coopération entre les deux pays ».
Les prochaines étapes devraient être la reprise de vols directs entre l’Iran et l’Arabie saoudite, un octroi plus large de visas et des visites de délégations officielles et de représentants du secteur des affaires. Le roi Salman a d’ores et déjà invité le président iranien en Arabie saoudite, mais aucune date n’a pour l’heure été annoncée.
Avec cette rencontre, les deux pays montrent que le rapprochement avance. Et ils affichent un optimisme, affirmant que cela va renforcer « la sécurité et la stabilité » au Moyen-Orient. Ce réchauffement pourrait se traduire par des avancées sur le dossier yéménite, dans lequel les deux pays soutiennent des camps opposés, ainsi qu’un retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe, dont le prochain sommet doit être organisé en Arabie saoudite le mois prochain. Mais les deux pays conservent des intérêts et des ambitions antagoniques. Et la solidité de ce rapprochement dépendra du poids politique de la Chine et se mesurera uniquement à l’aune du temps.