Annoncée en mars dernier, la nouvelle étape montre que le rapprochement égypto-turque avance doucement. Cela fait deux ans que les premiers contacts ont été établis. En mai 2021, une délégation turque s’était rendue en Égypte pour étudier la possibilité d’une normalisation des relations. Depuis, les présidents des deux pays ont échangé une poignée de main : c’était en novembre 2022, en marge de la Coupe du monde de football au Qatar. Ils se sont à nouveau parlé, par téléphone, en février, après le séisme qui a dévasté la Turquie et la Syrie. Et les chefs de la diplomatie se sont rendus visite. La désignation d’ambassadeurs avait été annoncée en mars dernier, lorsque le ministre turc des Affaires étrangères s’est rendu en Égypte. Il a fallu plus de trois mois pour qu’elle ait lieu, probablement ralentie par la campagne présidentielle en Turquie. Les ministères des Affaires étrangères au Caire et à Ankara ont fait état de « l’amélioration des relations diplomatiques » entre les deux pays « au niveau des ambassadeurs », ajoutant que l’Égyptien Amr Elhamamy avait été nommé à Ankara et le Turc Salih Mutlu Sen au Caire.
Mais ce rapprochement entamé il y a deux ans se fait pas à pas, signe que les sujets d’opposition entre les deux pays demeurent. Le Caire réclame notamment la fermeture des médias créés par des journalistes proches de la galaxie des Frères musulmans dont des leaders sont en exil en Turquie. Comme il demande à Ankara de retirer ses troupes de Syrie. Mais là ne se limitent pas les points de friction puisque sur le front libyen, les deux pays soutiennent des camps ennemis.
Si les relations ont longtemps été tendues, les échanges commerciaux se sont poursuivis entre les deux États. En 2022, la Turquie était le premier importateur de produits égyptiens, pour un montant total de quatre milliards de dollars.