S’exprimant lors d’un point de presse conjoint le 14 octobre, Abdelmadjid Tebboune, président algérien et Droupadi Murmu, son homologue indienne, ont convenu de rehausser le niveau de coopération économique, d’encourager l’investissement et les échanges commerciaux, et d’accélérer la tenue de sessions de coopération et de consultation politique entre les deux pays. La présidente de l’Inde a commencé en Algérie une tournée africaine qui se poursuivra en Mauritanie et au Malawi.
L’Algérie accueille, pour la première fois, un président de la République de l’Inde, après avoir accueilli auparavant ses Premiers ministres. Une visite qualifiée d’ «historique » par la diplomatie des deux pays. Cité par l’agence de presse algérienne APS, le chef d’État algérien a exprimé sa « joie » de rencontrer la présidente indienne et d’évoquer l’histoire commune et le soutien de l’Inde à l’Algérie pour son adhésion en tant que membre, au Mouvement des non-alignés (MNA) lors de la Conférence de Bandung en 1955, affirmant que les deux pays « rétabliront leur concertation comme dans le passé, étant des pays actifs dans le MNA ». « Le renforcement des relations indo-algériennes repose sur nos valeurs partagées, nos défis communs et notre confiance mutuelle », a déclaré de son côté D. Murmu, appelant à une coopération économique « plus approfondie » entre l’Inde et l’Algérie, tout en soulignant que la « croissance rapide » et « l’expansion économique » de la nation africaine offraient « de nombreuses opportunités dans divers secteurs ».
Citée par l’agence de presse indienne PTI, la dirigeante indienne a mis en avant, dans un discours prononcé plus tard dans la journée au Forum économique algéro-indien, l’essor rapide de l’Inde et ses progrès impressionnants en matière de « facilité de faire des affaires », et a invité les entreprises algériennes à rejoindre les initiatives indiennes « Make in India » et « Make for the World ». Concernant le volet politique, le chef d’État algérien a indiqué avoir eu avec son homologue indienne « un entretien long et approfondi dicté par la conjoncture actuelle particulière et exceptionnelle aux niveaux régional et international». Les deux dirigeants ont évoqué «plusieurs dossiers », y compris le dossier du Moyen-Orient « sous toutes ses dimensions, et ses retombées, notamment l’agression contre la bande de Gaza et le sud-Liban, ses répercussions humanitaires catastrophiques et ses graves conséquences sur la sécurité et la paix dans la région du Moyen-Orient et dans le monde », rapportent les médias d’État algériens. Le président algérien a affirmé être convenu avec la présidente de l’Inde d’ « intensifier la coordination et la concertation, et de réaffirmer le droit du peuple palestinien à établir son Etat indépendant ».
Outre la question du Moyen-Orient, les deux dirigeants ont discuté par ailleurs de la situation en Ukraine, de la question du Sahara occidental et de la crise sécuritaire dans la région du Sahel. « Nous avons relevé une convergence de vues pour chacun de ces dossiers », note la présidence algérienne citée par APS.