« Les unités militaires russes réduisent méthodiquement le potentiel de combat de l’armée ukrainienne », a déclaré mardi le ministre russe de la Défense lors d’une conférence avec le commandement des forces armées. « Au cours de l’année écoulée, les pertes de l’ennemi ont dépassé 215 000 personnes et 28 000 pièces d’armement », a poursuivi Sergueï Choïgou, assurant que les troupes russes conservaient l’initiative « sur toute la ligne de front ».
« Avec l’assistance de ses parrains occidentaux, le régime de Kiev continue d’envoyer ses soldats à l’abattoir et cherche tous les moyens possibles pour reconstituer les rangs de l’armée ukrainienne », a-t-il ajouté. Avant de conclure : « Cela ne changera pas la situation sur le front, mais ne fera que prolonger le conflit. »
Le ministre russe a notamment accusé les États-Unis de chercher « à réaliser leurs ambitions pour avoir la domination mondiale au frais de la vie des Ukrainiens », malgré « l’épuisement des ressources humaines des forces ukrainiennes et le manque de résultat sur le champ de bataille ».
Le 19 décembre, lors d’un conseil élargi de son ministère, S. Choïgou avait déclaré que l’Ukraine avait perdu 383 000 soldats depuis le début de l’offensive russe en février 2022. Deux jours plus tard, le général Valeri Guerassimov, chef d’état-major de l’armée russe, avait assuré que 160 000 de ces pertes étaient concentrées sur la seule seconde moitié de 2023. Une période durant laquelle Kiev a mené une contre-offensive contre les lignes russes. L’Ukraine ne donne aucune indication sur les pertes de son armée. Reste que sa contre-offensive estivale n’a obtenu aucun résultat significatif.
« L’objectif principal [de l’année 2023] était de déjouer la contre-offensive des forces armées ukrainiennes annoncée à grand bruit par l’Ukraine et ses alliés de l’OTAN », s’était félicité le ministre russe, fin décembre, lors de son bilan de l’année.
De son côté, Volodymyr Zelensky avait confié lors d’une conférence de presse en décembre que l’armée ukrainienne avait demandé la mobilisation de « 450 à 500 000 personnes » supplémentaires. Un projet de mobilisation ardemment défendu par l’état-major ukrainien.
Début janvier, selon la presse ukrainienne, le commandant en chef des forces ukrainiennes Valeri Zaloujny a invectivé les députés, les appelant à aller eux-mêmes se battre s’ils ne parvenaient pas à lui fournir les combattants nécessaires.
A signaler que deux drones sont tombés, mardi, sur la ville russe d’Orel, déclenchant un incendie qui a été rapidement localisé, a rapporté sur Telegram Andreï Klychkov, gouverneur de la région. « Dans la ville d’Orel, deux véhicules aériens sans pilote se sont écrasés sur une installation complexe de carburant et d’énergie », a-t-il déclaré. Trois blessés sont à déplorer. Les services d’urgence sont sur les lieux. Toujours selon le gouverneur, la situation est sous contrôle. Le ministère russe de la Défense a quant à lui indiqué que les systèmes de défense anti-aérienne avaient neutralisé deux drones au-dessus de la région d’Orel, et quatre au-dessus de celle de Koursk.
Les frappes entre l’Ukraine et la Russie se sont intensifiées depuis la fin du mois de décembre. Un bombardement ukrainien a notamment causé 25 morts civils, dont cinq enfants, le 29 décembre dans le centre-ville de Belgorod.
L’armée russe fera « tout » pour faire cesser les frappes ukrainiennes sur Belgorod, a déclaré ce 9 janvier le Kremlin. Cette ville russe frontalière de l’Ukraine est devenue la cible de nombreuses attaques des forces de Kiev.
« Notre armée continuera de faire tout ce qui est en son pouvoir pour minimiser le danger dans un premier temps, puis pour l’éliminer complètement », a affirmé à la presse Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe. Ces propos interviennent après de multiples attaques ukrainiennes visant Belgorod, grande ville de 335 000 habitants située à moins de 40 kilomètres de la frontière entre les deux pays.