S’exprimant à l’ouverture d’un atelier autour de « la conception de scénarios pour la décarbonation des transports au Maroc », M. Abdeljalil a précisé que le secteur du transport absorbe 38% de la consommation énergétique finale et est responsable de presque 30% des émissions de GES. Cet atelier, a-t-il ajouté, représente une importante plateforme d’échange entre les participants autour des scénarios envisageables pour la décarbonation des transports, notamment dans le contexte actuel marqué par les effets ressentis du changement climatique sur le globe.
« Compte tenu de la croissance démographique et l’évolution du besoin en mobilité des citoyennes et citoyens, il s’avère primordial de revoir nos stratégies de mobilité afin d’y intégrer la dimension environnementale en vue de préserver notre planète », a poursuivi M. Abdeljalil. Dans ce sens, le ministre a souligné l’engagement du Maroc en matière de développement durable, traduit par la mise en œuvre d’un nombre d’actions, dont l’organisation de la conférence sur le climat (COP22) en 2016 à Marrakech et l’adoption d’une Stratégie nationale pour le développement durable 2030.
Les recommandations qui seront élaborées à l’issue de cet atelier permettront d’harmoniser les visions autour d’un but ultime qui est de décarboner le transport en se basant sur des outils de modélisation performants permettant d’évaluer les politiques publiques dans ce domaine, a-t-il expliqué.
Intervenant à cette occasion, Jari Kauppila, chef de cabinet du secrétaire général du Forum international de transport (FIT), a souligné que la décarbonation des transports est essentielle pour répondre aux défis environnementaux, aussi bien au Maroc que dans d’autres pays. La décarbonation des transports doit être prioritaire, a relevé J. Kauppila, mettant en avant les efforts considérables déployés par les autorités marocaines pour répondre à ces impératifs, notamment par la promotion des transports publics en ville et le développement du réseau ferroviaire.
Le FIT est une organisation intergouvernementale composée de 66 pays membres, dont le Maroc, a-t-il poursuivi, rappelant que depuis 2019, les équipes du FIT à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l’institut Wuppertal collaborent étroitement avec les autorités marocaines sur ce sujet grâce au projet de décarbonation des transports dans les économies émergentes (DTEE). Ce projet a déjà permis de publier un rapport synthétisant les défis et les opportunités clés pour la décarbonation des transports au Maroc, a noté le responsable. Dans les mois à venir, les équipes des deux institutions vont développer des outils d’évaluation quantitatifs et des formations visant à renforcer les compétences des équipes du gouvernement national et des collectivités territoriales pour la mise en place de mesures concrètes, a-t-il dit.
Cet événement, coorganisé par le ministère du Transport et de la Logistique et le ministère de l’Intérieur, s’inscrit dans le cadre du projet de la coopération avec le FIT nommé « Décarbonation des transports dans les économies émergentes », dont le Maroc fait partie des quatre pays bénéficiaires à côté de l’Argentine, l’Azerbaïdjan et l’Inde, et visant à soutenir les ambitions de réduction des émissions de CO2. Cet atelier s’articule autour de plusieurs sessions dont « Le secteur du transport marocain », « Le transport de voyageurs- urbain » et « Le transport de voyageurs- non urbain ».