Dans la bouche de N. Baraka, la rhétorique du « ni, ni » du PI, a une autre saveur. Le leader istiqlalien a indiqué que « le taux de chômage a atteint des niveaux très élevés ces dernières années, se situant à 21,3 % selon les dernières statistiques (livrées par le HCP à l’issue du recensement de la population). Il est plus élevé chez les jeunes (39,5 %) et chez les femmes (29,6 %) ». Déplorant « la fragilité des emplois créés pour les jeunes », il a alerté aussi sur le « déclin de la classe moyenne en raison du coût élevé de la vie et de l’aggravation des disparités sociales, et ce malgré les efforts consentis en matière de couverture de santé et d’accompagnement social ». Et mis en garde contre la « perte de confiance » des citoyens « dans les élus des institutions et les partis politiques ».
Tonitruante, la sortie de N. Baraka intervient dans le sillage de l’autre symphonie d’autosatisfaction orchestrée, elle, par Aziz Akhannouch (voire dans un autre article consacré au RNI). Samedi à Rabat, lors d’une session du conseil national du RNI, le patron de l’Exécutif a loué les réalisations accomplies par son gouvernement.
L’héritier d’Allal El Fassi n’aura pas dérogé à la règle istiqlalienne puisque Abbas El Fassi, ex-leader du PI qui fut ministre de l’Emploi, avait joué la partition de l’opposition face au cabinet du socialiste Abderrahmane El Youssoufi (1998 – 2002). Un « soutien critique » qui confirme, si besoin est, que l’alliance circonstancielle du PI avec le RNI et le PAM, est tout sauf celle que l’on a présentée sous les oripeaux de la parfaite harmonie.
Voilà de quoi donner une avant-goût des tiraillements entre la troïka à la veille de la course électorale qui s’avère déjà enfiévrée d’ici quelques mois…