Le président américain a évoqué des investisseurs « multiples », lors d’un échange avec les journalistes à bord de l’avion l’emmenant en Floride (sud). La maison mère ByteDance a jusqu’au 5 avril pour céder sa filiale, comptant 170 millions d’utilisateurs aux Etats-Unis, sous peine d’interdiction. Le sort de TikTok aux Etats-Unis a été scellé par une loi votée au Congrès en 2024. Le texte vise à éviter tout risque d’exploitation par les autorités chinoises, de données personnelles des utilisateurs américains du réseau social, et à protéger l’opinion publique américaine d’éventuelles tentatives de manipulation.
L’échéance avait initialement été fixée au 20 janvier, mais D. Trump, qui a repris le dossier à son compte, l’a repoussé de 75 jours dès sa prise de fonctions. Il a déjà laissé entendre qu’il était prêt, si besoin, à repousser encore l’échéance. Le président républicain, qui vient de déclarer la guerre commerciale au monde entier, a une nouvelle fois placé la discussion concernant TikTok dans le cadre d’une négociation économique plus large avec la Chine. « Concernant TikTok la Chine va certainement dire +Nous donnons notre feu vert à un accord mais que proposez-vous sur les droits de douane+ » a dit D. Trump, qui vient d’annoncer des droits de douane montant jusqu’à 54% sur les marchandises chinoises.
Selon le New York Times, le géant Amazon a soumis une offre de rachat de dernière minute portant sur l’intégralité de TikTok, qui ne serait toutefois pas considérée comme très sérieuse. ByteDance n’a toujours pas accepté officiellement le principe d’une cession, pas plus que le gouvernement chinois mais, selon plusieurs médias américains, des discussions sont en cours, avec comme scénario central la scission de TikTok de sa maison mère.
Dans le cadre de cette opération, les actionnaires de ByteDance, contrôlé à 60% par des investisseurs étrangers, se verraient alors confier des actions de cette nouvelle entité à concurrence de leur participation actuelle dans le géant chinois.
Quelques nouveaux venus pourraient acquérir une participation minoritaire à cette occasion, le nom du spécialiste de l’informatique à distance (cloud) Oracle, qui héberge les serveurs de TikTok aux Etats-Unis, circulant avec insistance. Plusieurs autres prétendants sont aussi sur les rangs, dont la start-up d’intelligence artificielle Perplexity AI ou le Project Liberty porté par Frank McCourt, propriétaire de l’Olympique de Marseille.
En 2020, à la fin de son premier mandat, l’ancien magnat de l’immobilier avait lui-même cherché, en vain, à interdire TikTok aux Etats-Unis. Il a changé d’avis pendant sa dernière campagne, prenant la défense de l’application, très populaire auprès des jeunes.
« J’aimerais que TikTok reste en vie », a avancé D. Trump. « Egoïstement parlant, j’ai gagné le vote des jeunes de 36 points. Les républicains ne font généralement pas aussi bien auprès des jeunes et je pense que ça pourrait en grande partie être dû à TikTok », a-t-il encore fait valoir…
