Pour la première fois, grâce à une résolution votée en novembre, les Nations unies ont commémoré lundi 15 mai à leur siège à New York, en présence de M. Abbas, ce que les Palestiniens appellent la « Catastrophe » (« Nakba », en arabe), l’exode commencé le 15 mai 1948, au lendemain de la proclamation de l’indépendance d’Israël.
« Israël occupe l’État de Palestine, confisque ses terres, et y établit des colonies juives. Israël soumet les Palestiniens à un racisme institutionnalisé, c’est l’apartheid. Depuis des décennies, les Nations unies ont adopté près de 1 000 résolutions [sur le conflit israélo-palestinien], pas une seule résolution n’a été appliquée. En conséquence, nous vous demandons aujourd’hui et de manière officielle, et en application du droit international et de la légalité, de contraindre Israël à respecter les résolutions des Nations Unies [qui condamnent toutes ces violations], ou bien de suspendre l’adhésion d’Israël à l’ONU », a déclaré, dans un discours d’une heure, le président de l’Autorité palestinienne. « Nous vous demandons aujourd’hui et de manière officielle, et en application du droit international et de la légalité, de contraindre Israël à respecter les résolutions des Nations unies [qui condamnent toutes ces violations], ou bien de suspendre l’adhésion d’Israël à l’ONU… », a-t-il ajouté.
- Abbas, dont « l’État de Palestine » a le statut d’observateur à l’ONU, s’exprimait en arabe lors d’une session spéciale du Comité pour les droits inaliénables du peuple palestinien, où étaient conviés des dizaines d’ambassadeurs auprès des Nations unies.
Gilad Erdan, représentant d’Israël, avait écrit à ses homologues d’autres pays membres pour les exhorter à « ne pas participer » à cette réunion « épouvantable » et « répugnante ». D’après son ministère des Affaires étrangères, 32 États, dont les États-Unis, le Canada, l’Ukraine et dix de l’Union européenne, étaient absents.
En parallèle, l’armée d’occupation israélienne a opéré plusieurs incursions dans la nuit de dimanche à lundi. Peu après minuit, elle a envoyé une unité pour prendre d’assaut la localité Amer au nord d’al-Khalil. Vers 02h40, c’est le camp Aqaba Jabr, dans la ville d’Ariha (Jéricho), à l’est de la Cisjordanie occupée qui a été attaqué. Vers 4 heures, une autre force a attaqué le camp Askar à l’est de Naplouse (nord de la Cisjordanie occupée) et y a tué un jeune palestinien de 22 ans, Saleh Sabra. Dans la matinée, c’est le camp de Tulkarem qui est attaqué. Le but de l’assaut a été d’arrêter le fils du détenu palestinien Mehrak Chéhadé.
Les autres factions palestiniennes ont appelé le peuple palestinien à « poursuivre la lutte et à se rassembler autour de l’option de la résistance jusqu’à ce que la terre soit libérée et que le retour soit réalisé ».
C’est ce qui ressort de communiqués publiés séparément à l’occasion de la commémoration du 75e anniversaire de la Nakba palestinienne, célébrée le 15 mai de chaque année dans tous les lieux de résidence.
La « Nakba » résume le processus de déplacement des Palestiniens de leurs terres par des « gangs sionistes armés » en 1948, année où près de 800 000 Palestiniens ont été forcés de quitter leurs maisons pour échapper aux « massacres commis par des gangs sionistes ». Environ 15 000 Palestiniens ont été tués, selon les rapports du gouvernement palestinien.
A cette occasion, le Hamas a déclaré que l’occupation sioniste n’avait aucune légitimité ni souveraineté sur « cette terre historique et bénie ». Il a appelé les masses palestiniennes qui sont chez eux, dans les camps de réfugiés et ailleurs à poursuivre leur lutte et à s’attacher à leurs droits et à leur identité nationale. « Il faut que les Palestiniens adhèrent plus à la résistance sous toutes ses formes, jusqu’à la libération de la terre, de Jérusalem et des prisonniers », a-ajouté le communiqué du mouvement qui contrôle Gaza.
De son côté, le Jihad islamique a affirmé que la résistance était le visage lumineux du peuple palestinien qui cherche à balayer « l’entité sioniste » de ses terres. Walid al-Qatati, membre du bureau politique du mouvement, a fait savoir à la presse que la catastrophe ayant déplacé le peuple palestinien avait généré une vive résistance qui s’est étendue au fil des décennies.
Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a, pour sa part, appelé, dans un communiqué, au respect de tous les droits historiques en Palestine et au refus d’accepter les résultats de la Nakba, en préservant les droits nationaux du peuple palestinien dans l’intégralité de sa patrie.
Dans ce contexte, le mouvement « al-Moudjahidines » a souligné que la solution appropriée à laquelle il croyait est la Résistance. « C’est notre choix stratégique pour que les étrangers retournent d’où ils viennent. Nous appelons à la formation d’un front unifié qui définit les stratégies, relève les défis et engage tout le monde dans la lutte sans exclusion ni discrimination », a-t-il martelé.