« Je note une baisse significative du nombre d’enfants tués par les forces israéliennes, y compris dans des frappes aériennes, comparé à mon précédent rapport », indique le patron de l’ONU qui se dit toutefois toujours « très préoccupé par le nombre d’enfants tués et mutilés par les forces israéliennes ». Selon le rapport, 42 enfants ont été tués en 2022 par les forces israéliennes, contre 78 en 2021.
Les organisations « de défense des droits de l’Homme » n’ont en revanche pas mentionné les groupes de résistance palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, Hamas et Jihad islamique en tête. Les Israéliens reprochent à la résistance palestinienne de cibler de manière indiscriminée, via des tirs massifs de projectiles (roquettes, obus et mortiers) les populations israéliennes du sud. Plus, tel-Aviv les accuse de se servir de boucliers humains et de stocker des armes dans les écoles et les hôpitaux. Passant bien sûr sous silence la superficie de la bande de Gaza, zone la plus populeuse du monde.
Par contre, l’ONU a ajouté les forces armées russes et groupes armés « affiliés » à la « liste de la honte » de l’ONU sur les violations des droits des enfants lors de conflits pour leurs actions en Ukraine, selon une copie du rapport annuel du secrétaire général vu par l’AFP jeudi.
« Je suis particulièrement choqué par le nombre élevé d’attaques contre des écoles, hôpitaux et personnel protégé, et par le grand nombre de morts et de mutilations d’enfants attribuées aux forces russes et groupes armés affiliés », souligne A. Guterres dans ce rapport portant sur l’année 2022 qui sera publié la semaine prochaine. « Je suis consterné par le nombre élevé de graves violations commises contre les enfants en Ukraine après l’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie », indique-t-il.
Selon le rapport distribué jeudi aux membres du Conseil de sécurité, l’ONU a confirmé le nombre de 477 enfants tués en Ukraine en 2022, dont 136 morts attribuées aux forces russes et groupes affiliés et 80 aux forces armées ukrainiennes, et 909 cas d’enfants mutilés, dont 518 attribués aux forces russes et groupes affiliés et 175 aux forces ukrainiennes.
Si les forces armées ukrainiennes ne sont pas ajoutées dans l’annexe listant les responsables des violations, surnommée « liste de la honte », le rapport adresse toutefois un avertissement à l’Ukraine, « en raison du nombre d’enfants tués et mutilés et des attaques contre les écoles et les hôpitaux ».
« Je serai particulièrement attentif à cette situation dans mon prochain rapport », prévient le patron de l’instance onusienne.
Alors qu’une vingtaine de personnes ont été tuées depuis le début de la semaine en Cisjordanie, Volker Türk, Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme ; a déclaré que la situation menaçait de devenir « incontrôlable ». « Les derniers meurtres en date et la violence, ainsi que la rhétorique incendiaire, ne servent qu’à plonger les Israéliens et les Palestiniens plus profondément dans l’abîme », a déclaré vendredi le Haut-Commissaire onusien. Une vingtaine de personnes – principalement des Palestiniens – ont été tuées depuis le début de la semaine en Cisjordanie, lors d’incursions militaires israéliennes ou d’attaques d’assaillants palestiniens ou de colons israéliens, portant à plus de 200 le nombre de morts liés au conflit israélo-palestinien depuis le début de l’année. « Israël doit de toute urgence remettre à plat ses politiques et ses actions en Cisjordanie occupée, conformément aux normes internationales des droits de l’homme, y compris la protection et le respect du droit à la vie », a déclaré V. Türk. « En tant que puissance occupante, Israël a également l’obligation, en vertu du droit international humanitaire, d’assurer l’ordre public et la sécurité dans le territoire palestinien occupé », a-t-il ajouté. « Pour que ces violences cessent, l’occupation doit cesser », a-t-il encore dit en signalant que « de tous côtés, les personnes au pouvoir le savent et doivent prendre des mesures immédiates pour y parvenir. »
Depuis le début de l’année, au moins 174 Palestiniens, 25 Israéliens, un Ukrainien et un Italien ont été tués dans des violences liées au conflit israélo-palestinien, selon un décompte de l’AFP établi à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes. Ces statistiques incluent, côté palestinien, des combattants et des civils parmi lesquels des mineurs, et côté israélien, en majorité des civils parmi lesquels des mineurs, ainsi que trois membres de la minorité arabe.
Selon le Haut-Commissariat, les forces de sécurité israéliennes ont tué au moins 126 Palestiniens en Cisjordanie occupée, y compris à Al Qods-Est, depuis le début de l’année. « Parmi eux se trouvaient 21 garçons et une fille. Sur l’ensemble de l’année 2022, 155 Palestiniens ont été tués par les forces de sécurité israéliennes en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, ce qui représente le nombre le plus élevé des 17 dernières années », précise le Haut-Commissariat.