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Liberté de la presse : Sale temps pour les médias africains, dénonce RSF

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Reporters sans frontières (RSF) a dévoilé son classement annuel de la liberté de la presse dans le monde. Selon ce rapport, c'est en Afrique que la liberté de la presse a le plus reculé en 2022. L’ONG pointe les effets de la désinformation et des menaces et intimidations pour les journalistes.
Sale temps pour les médias africains, dénonce RSF

Lorsque le Botswana gagne 30 places dans le classement RSF, le Sénégal, jusqu’alors présenté comme « modèle régional », en perd 31.

Malgré une situation variable d’une région à l’autre, le tableau se noircit pour les journalistes du continent : dans 4 pays sur 10, ils exercent dans des conditions « difficiles ».

Au Sahel, RSF note une « explosion de la désinformation » alimentée par la menace sécuritaire. AU Burkina Faso et au Mali, RFI et France 24 n’émettent plus, rappelle le rapport, et des journalistes étrangers y ont été expulsés. Un tour de vis des autorités qui n’a pas épargné les journalistes locaux. L’ONG pointe des arrestations arbitraires plus nombreuses. Au Burundi par exemple, classé 114 sur 180, la journaliste Floriane Irangabiye vient d’être condamnée à 10 ans de réclusion pour atteinte « à la sûreté intérieure de l’Etat ».  

De son côté, le Cameroun a été endeuillé en début d’année par la liquidation physique de Martinez Zogo, animateur radio enlevé en pleine rue à Yaoundé puis retrouvé le corps mutilé en janvier.

Quelques progrès sont à noter au Niger, classé à la 61 place, après l’amendement d’une loi sur la cybercriminalité, jugé menaçant pour les journalistes.

Au Soudan, la plupart des médias ont fermé leurs portes. Au milieu des tirs et bombardements, les journalistes sont empêchés de couvrir le conflit.

Le Sénégal dégringole, lui, de 31 places par rapport à l’an dernier. RSF note une « recrudescence des menaces verbales, physiques et judiciaires envers les journalistes ces dernières années ». À l’approche d’une échéance électorale majeure, la présidentielle prévue en février 2024, la profession est inquiète. Plusieurs affaires se sont succédé ces derniers mois. Avec l’arrestation en novembre, de Pepe Niang, patron du site Dakar Matin. Après deux séjours en prison, il est sous contrôle judiciaire depuis janvier, notamment pour « divulgation de documents militaires de nature à nuire à la défense nationale ».

Pape Ndiaye, chroniqueur judiciaire pour Walf TV, a été jeté en prison depuis le 7 mars pour « diffusion de fausses nouvelles », après avoir critiqué les magistrats dans l’affaire visant l’opposant Ousmane Sonko. La chaine privée a été suspendue durant sept jours, en février, pour une couverture jugée « irresponsable » de manifestations de l’opposition à Mbacké. Et la pression est loin de faiblir puisque Babacar Touré, directeur du site d’informations Kewoulo, a été inculpé mercredi, notamment pour diffamation, et placé sous contrôle judiciaire.

En face, le gouvernement a régulièrement assuré que la liberté de la presse était bel et bien garantie au Sénégal, et dément toute interférence dans les procédures judiciaires.

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