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Les Kurdes alimentent la tension en Syrie et en Irak : Washington tente de sauver les meubles…

En Syrie, de violents combats opposaient toujours dimanche des rebelles pro-turcs aux Forces démocratiques syriennes, les FDS, soutenues par les États-Unis et dominées par les Kurdes. L’armée américaine qui joue la carte kurde en Syrie, mais aussi en Irak, se mobilise pour atténuer la tension. Peine perdue ?
Les Kurdes alimentent la tension en Syrie et en Irak : Washington tente de sauver les meubles…

Les FDS sont confrontées depuis une semaine à une vaste rébellion des tribus arabes dans la province orientale de Deir Ezzor, à la frontière syro-irakienne. L’«Armée nationale », coalition de groupes rebelles pro-turcs, a attaqué des positions des FDS, dans les provinces d’Alep, de Raqqa et de Hassaké, dans le nord et le nord-est de la Syrie.

Les rebelles pro-turcs ont profité des affrontements qui se déroulent depuis une semaine entre les FDS et les tribus arabes dans la province orientale de Deir Ezzor pour tenter d’avancer dans plusieurs localités. Une guerre fratricide oppose la composante arabe des FDS et la faction kurde de cette coalition soutenue par les États-Unis dans l’est syrien. En toile de fond, l’influence grandissante d’un chef de guerre, surnommé Abou Khawla, qui a coalisé autour de lui d’importantes tribus arabes de l’est syrien.

Les combats de dimanche sont très violents dans la province de Raqqa, où l’« Armée nationale syrienne » (ANS), regroupant divers groupes islamistes, serait parvenue à couper l’autoroute M4, qui relie la Syrie d’Ouest en Est, selon la chaîne libanaise al-Mayadeen. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a confirmé le déroulement de violents combats dans ce secteur avec des duels d’artillerie et des survols du champ de bataille par des drones turcs.

La situation est très complexe sur ces fronts, où les FDS et l’armée gouvernementale syrienne combattent souvent côte-à-côte face aux troupes turques et à leurs supplétifs syriens. À Manbij, au nord-est d’Alep, où l’armée syrienne est fortement présente, l’aviation russe est d’ailleurs intervenue à plusieurs reprises ces dernières 48h pour stopper l’avancée des rebelles pro-turcs.

La fièvre atteint Kirkouk

A signaler aussi que la situation a dégénéré samedi à Kirkouk. Après une semaine de manifestations lancées par les partis arabes et turkmènes contre le retour du Parti démocratique du Kurdistan dans la ville, qu’ils accusent de violences contre la population lors de leur présence jusqu’en 2017, un face-à-face avec des manifestants kurdes a mené à la mort de quatre personnes et fait 16 blessés, selon un nouveau bilan ce dimanche matin. Le couvre-feu décrété samedi soir, a été levé. Les tentes des manifestants arabes et turkmènes installées devant le QG des forces de sécurité de Kirkouk ont été retirées. Mais la situation reste précaire dans cette zone disputée entre le Kurdistan autonome et Bagdad.

Les manifestations avaient débuté lundi, les partis arabes et turkmènes s’opposant au retour du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), dans la ville de Kirkouk, dont il avait été expulsé en 2017. Ces partis avaient appelé leurs partisans à organiser un sit-in de protestation contre le retour du PDK à Kirkouk. Ce retour faisait partie d’un accord passé avec le futur gouvernement fédéral fin 2022, pour obtenir le soutien politique du parti kurde. Mais il n’avait pas le soutien des mouvances locales. Samedi, des manifestants kurdes protestaient à leur tour contre le blocage de la route et pour défendre leurs intérêts dans la ville, selon plusieurs d’entre eux. Les Kurdes accusent les partis arabes de discrimination et considèrent Kirkouk comme une ville kurde.

Les forces de sécurité irakiennes, déployées entre les groupes rivaux pour faire tampon, ont tenté de disperser les protestataires kurdes par des tirs de sommation. Mais la violence est montée d’un cran. Plusieurs personnes ont été touchées par des tirs d’armes à feu… Dont l’origine reste inconnue. Une enquête est ouverte par le gouvernement fédéral et une source sécuritaire préférant restée anonyme nous a informé qu’une opération de recherche d’armes en circulation allait être menée. Le retour du PDK est reporté. Mais à Kirkouk, la colère continue de gronder.

Ce regain de tension a échaudé l’administration US. La diplomatie américaine s’est mobilisée depuis Damas pour appeler au retour au calme dans le nord syrien. Là où des troupes américaines, stationnées sans l’assentiment de Damas, persistent à appuyer les FDS dans le cadre de ce que Washington appelle lutte contre le terrorisme islamiste, Daech en tête. Mais il faut croire que la carte kurde commence déjà à sentir le roussi entre les mains de l’Oncle Sam. La preuve, la tension s’est révélée contagieuse puisque l’Irak n’a pas été épargné.

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