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Les Israéliens se vengent sur les Palestiniens de Gaza : Hécatombe aux abords de Nouseirat

Israël annonce le déploiement de deux brigades supplémentaires dans l’enclave palestinienne. « L’attaque iranienne ne nous fera pas dévier de notre principal objectif : le Hamas », explique l’armée sioniste sur laquelle pèse de lourds soupçons de « génocide ».
Les Israéliens se vengent sur les Palestiniens de Gaza : Hécatombe aux abords de Nouseirat

Les opérations israéliennes ont repris lundi, au détriment de la population gazaouie, broyée par la machine de guerre israélienne depuis plus de six mois. C’est le camp de Nouseirat, dans le centre de Gaza, qui est actuellement dans la ligne de mire de l’armée sioniste. Après des tirs d’artillerie, des raids aériens ont suivi, redéclenchant la mécanique de la mort. Des martyrs et des blessés ont été signalés suite au bombardement d’un avion de reconnaissance sioniste visant un groupe de citoyens près de la mosquée Hassan al-Banna à Nouseirat, dans le centre de la bande de Gaza. Sur la route Al-Rashid, des hélicoptères ont attaqué les Palestiniens qui se rendaient du sud au nord de la bande de Gaza. En ce début de semaine, le ministère de la Santé à Gaza a fait état de 7 massacres dans la bande de Gaza, faisant 68 martyrs et 94 blessés au cours des dernières 24 heures. Tirant son bilan quotidien, il a fait état lundi de 33.797 martyrs et au moins 76.465 blessés depuis le 7 octobre dernier. Face à la forte pression militaire israélienne exercée sur l’enclave palestinienne, le même département appelle les institutions compétentes à installer des hôpitaux de campagne dans la ville de Gaza et au nord de Gaza pour gérer le « désert médical » qui fait partie des objectifs de Tel-Aviv.

Dimanche, depuis Rafah un mouvement de foule s’est formé à la faveur d’une rumeur qui s’est propagée vite, comme un dernier signe d’espoir : des dizaines et des dizaines de déplacés dans le sud ont voulu faire le trajet vers le nord, direction la ville de Gaza. Très vite, ils ont vécu les affres d’un véritable cauchemar. Ils ont été accueillis par des tirs israéliens. « Le nord de la bande de Gaza reste une zone de combat », a insisté un porte-parole de l’armée israélienne. Beaucoup ont donc dû rebrousser chemin à cause du danger. Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU pour le Territoire palestinien occupé, a exhorté tout le monde à rester déterminé à mettre un terme au génocide israélien à Gaza et à ses violences brutales en Cisjordanie. Car parallèlement à la tuerie de masse orchestrée dans l’enclave de Gaza, l’armée sioniste persiste dans ses opérations aléatoires en Cisjordanie. Naplouse est particulièrement dans la ligne de mire. Rien que dans la journée de lundi, plus d’une vingtaine de Palestiniens ont été arrêtés par les forces de l’occupation. Le Comité international de la Croix rouge international assure ne plus disposer d’aucune information sur les détenus palestiniens. Et d’assurer avoir déjà documenté des cas de torture de longue durée sur des détenus palestiniens… En outre, au moins 462 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie durant ces six derniers mois, par des militaires ou des colons israéliens, selon l’Autorité palestinienne qui exerce un contrôle administratif partiel sur la Cisjordanie. D’où l’appel lancé vendredi par F. Albanese exhortant « l’ONU à autoriser le déploiement d’une présence de protection » dans les territoires. « L’armée israélienne a largement montré qu’elle ne voulait pas ou ne pouvait pas accomplir cette mission », a-t-elle dit.

Sur ces entre-faits, Haïm Levinson écrit que le fait d’avoir perdu la guerre « est la conclusion claire pour tout israélien ». « C’est la difficulté de le reconnaitre qui résume l’état d’âme du public israélien », ajoute-t-il.  Le chroniqueur du Haaretz estime que « pendant des années, nous avons réussi dans la tromperie que nous sommes forts, avec des gens intelligents et une armée très puissante. Pratiquement, nous sommes un petit village juif avec une armée de l’air ».

« Une partie de la difficulté à admettre que nous avons perdu provient de la sainteté de l’armée, car il était interdit de dire un mauvais mot sur l’armée. Ce n’est que le 7 octobre que nous pourrions dire – à un moment donné – que c’est une honte », a-t-il écrit. « Rafah est la nouvelle arnaque vendue par les trompettes pour nous dire que nous sommes devant une victoire », a-t-il déclaré, soulignant qu’« au moment où ils entreront à Rafah, l’événement perdra tout son sens ».

La semaine passée, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait déclaré être « à un pas de la victoire », tout en insistant que l’offensive contre Rafah aura lieu. L’armée d’occupation israélienne avait retiré la majeure partie de ses unités dans le sud de la bande de Gaza, après plusieurs opérations à Khan Younes, au cours desquelles 15 militaires israéliens ont été tués, selon le Hamas. « La vérité est que les objectifs de la guerre ne seront pas atteints. Le Hamas ne sera pas détruit. Les prisonniers ne seront pas ramenés sous la pression militaire. La sécurité ne reviendra pas », objecte le chroniqueur du Haaretz.  « Plus les trompettes crient : nous gagnons, plus nous perdons. Le mensonge fait partie d’eux. On doit s’y habituer. La vie est moins sécurisée qu’elle ne l’était avant le 7 octobre. Le coup dur va perdurer de nombreuses années », a-t-il déclaré. Et de conclure que « l’isolement international ne disparaîtra pas. Les morts ne reviendront pas. Ni beaucoup de prisonniers non plus. »

On prête à David Barnea, chef du Mossad chargé de diriger la délégation israélienne pour les négociations indirectes avec le Hamas au Caire qu’il avait informé B. Netanyahu de l’impossibilité de libérer tous les otages israéliens dans le cadre d’une trêve conclue. Dans le meilleur des cas, 40 personnes seulement pourraient entre relâchés, a rapporté Times of Israel.

L’avis défavorable sur le Premier ministre gagne du terrain parmi les observateurs israéliens. Dans un autre article du Haaretz,  Anshel Pfeffer déclare que « tout le monde sera d’accord que Netanyahu est le pire leader du people juif » et « la seule chose qui lui importe est son maintien au pouvoir et la manière dont l’histoire va l’évoquer. »

Dans les médias américains, le New York Times s’est fait l’écho du pessimisme des médias israéliens. Il a révélé que beaucoup au sein de l’armée israélienne adressent leurs reproches à B. Netanyahu « pour ne pas avoir pris de décisions difficiles ».

Dans une analyse, le journal américain estime « qu’Israël trébuche et fait face à l’éventualité de perdre la guerre à Gaza ». Il remarque que le Hamas est retourné dans les régions qui avaient été vidées des miliciens. Un avis aussi défavorable a été exprimé par le Guardian qui estime « qu’Israël fait face à une grande défaite stratégique liée à sa réputation qui a été sérieusement endommagée, même parmi ses soutiens les plus enthousiastes ». Selon le journal britannique, « la guerre à Gaza est révélatrice de la chute de l’occident qui paye le prix de son arrogance ».

En Israël, les sentiments négatifs envahissent les Israéliens en raison de la poursuite de la guerre au sud et au nord. Selon le Maariv, citant un récent sondage, 68% d’entre eux ont des sentiments négatifs et les moins de 60 ans seraient les plus pessimistes. Un précédent sondage il y a quelques jours avait révélé que 62% des Israéliens ne sont pas satisfaits des résultats de la guerre. En outre, rapporte la chaine qatarie al-Jazeera, les sondages ont aussi montré que les trois-quarts des Israéliens voudraient que B. Netanyahu démissionne du gouvernement.

La résistance palestinienne continue à repousser les forces de l’armée d’occupation dans des zones d’affrontement à Nouseirat. Les Brigades al-Qods, branche militaire du Jihad islamique en Palestine, ont annoncé vendredi que leurs moudjahidines ont attiré un convoi militaire israélien composé de trois chars Merkava et de deux bulldozers D9 dans un champ de mines et de barils explosifs de type Thaqeb. Les brigades ont affirmé que les soldats israéliens ont été tués et blessés, et des hélicoptères sont intervenus pour les évacuer sur le site militaire de Malek.

Par ailleurs, Média militaire, antenne médiatique des Brigades al-Qods, a diffusé des images montrant le contrôle d’un drone israélien dans le ciel de la ville de Khan Younes, au sud de la bande de Gaza. Les brigades ont également diffusé des images montrant leurs moudjahidines attaquant les soldats de l’occupation et les regroupements militaires à Khan Younes avec des obus de mortier. La résistance palestinienne poursuit sa réponse à l’agression israélienne en cours sur la bande de Gaza depuis plus de 6 mois et continue d’affronter les forces de l’armée d’occupation sur tous les axes. Lors du 188ème jour, le correspondant d’Al-Manar a affirmé que « la résistance est engagée dans des affrontements avec les forces d’occupation près de l’école malaisienne, au nord du camp de Nouseirat, dans le centre de la bande de Gaza ». Les Brigades al-Qods ont annoncé que leurs combattants étaient parvenus à tirer sur un soldat israélien près d’Al-Taqa, à l’est de la ville de Gaza. Et affirmé également avoir abattu un drone quadricoptère israélien et en avoir pris le contrôle alors qu’il effectuait des missions de renseignement dans le ciel du centre de la bande de Gaza, et a diffusé des images documentant cette opération.

De leur côté, les Brigades Moudjahidines, la branche militaire du Mouvement Moudjahidine, ont diffusé des images les montrant en train de lancer une salve de missiles vers les colonies entourant Gaza dans le cadre de la bataille du Déluge d’Al-Aqsa. Le correspondant d’Al-Manar à Gaza a affirmé que des affrontements avec les forces d’occupation israéliennes se déroulaient dans les zones d’Al-Mughraqa et d’Al-Zahraa, au centre de la bande de Gaza.

The Economist qui a titré que « l’armée israélienne a échoué militairement et moralement à Gaza », a reconnu que le Hamas est loin d’être détruit, ajoutant que les combattants tendent toujours des embuscades aux forces israéliennes dans tout Gaza et réaffirme leur présence dans les zones d’où l’armée d’occupation israélienne s’est retirée.

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