Avec l’adoption de ce nouveau texte controversé, le gouvernement obtiendra les pleins pouvoirs et neutralisera la Cour suprême. La plus haute juridiction du pays joue pourtant le rôle de garde-fou et garantit le respect de la loi. Elle est aussi la protectrice des droits des minorités, qui se sentent plus que jamais menacées.
Nombre d’Israéliens sont tentés par la fuite à l’étranger et des opérateurs économiques, comme des banquiers, craignent l’effondrement du pays. Un effondrement qui pourrait prendre la forme d’une « guerre civile » que nombre de politiciens israéliens de premier plan redoutent.
Tom Nides, ambassadeur des États-Unis en Israël, a appelé à calmer le jeu, et proposé d’obtenir un consensus. « Nous disons au Premier ministre israélien de freiner les efforts de son gouvernement pour faire adopter la réforme du système judiciaire, a encore dit comme je le dis à mes enfants », a-t-il encore ajouté. Des propos très mal reçus par plusieurs ministres de la coalition gouvernementale, qui l’ont accusé d’ingérence dans la politique interne d’Israël. Freinez vous-même et mêlez-vous de vos propres affaires, a rétorqué Amichai Chikli, ministre de la Diaspora. Bezalel Smotrich, ministre des Finances attendu à Washington le mois prochain, a souligné pour sa part qu’Israël ne s’ingère pas dans les affaires internes des États-Unis et s’attend à la réciproque.
Plusieurs dirigeants de l’opposition ont souligné de leur côté que le fait que Washington accorde une assistance de près de 4 milliards de dollars annuellement lui donnait un droit de regard. Quant à l’ambassadeur américain, il a tenté de rectifier quelque peu le tir en affirmant que la démocratie, c’est ce qui aidait les États-Unis à protéger Israël.