« Alors que l’économie mondiale et le continent commencent à se remettre des ravages de la pandémie de COVID-19, cette nouvelle crise menace d’annuler une partie de (ces) progrès » réalisés, a noté la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, à l’issue d’une rencontre avec des ministres africains des Finances, des gouverneurs de banques centrales africaines et des représentants de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA) consacrée à l’impact de la crise en Ukraine.
Dans un communiqué, la DG de l’institution financière internationale a cité quatre facteurs de vulnérabilités: « la hausse des prix des denrées alimentaires, la hausse des prix du carburant, la baisse des revenus du tourisme et un accès potentiellement plus difficile aux marchés internationaux des capitaux ».
« Nous avons discuté de la manière de soutenir la reprise quelque peu retardée de l’Afrique malgré de nouveaux vents contraires », a-t-elle ajouté, évoquant « le vif intérêt des décideurs africains pour la poursuite de notre dialogue sur les réponses politiques, le financement du Fonds et le développement accru des capacités ».
La cheffe du FMI a assuré que « le Fonds est prêt à aider les pays africains à réduire le coût de tout ajustement politique nécessaire grâce à des conseils stratégiques, au développement des capacités et à des prêts ».
Insécurité alimentaire
Dans une note publiée cette semaine, la Banque mondiale (BM) s’est penchée sur l’impact qu’aura la guerre en Ukraine sur la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA). «Les répercussions de la crise vont concrètement affecter les économies MENA, même si l’impact ne sera pas le même selon les pays», explique la BM.
En effet, la Banque prévoit que la guerre entre l’Ukraine et la Russie, partenaire commerciaux de plusieurs pays de la zone, «risque d’aggraver plus encore l’insécurité alimentaire et la qualité de vie dans la région, déjà mises à mal par le Covid-19, les perturbations touchant la chaîne d’approvisionnement».
La guerre, ajoute-t-on, aura principalement des impacts sur le prix des produits alimentaires, particulièrement le blé ; le prix du pétrole et du gaz ; l’aversion mondiale face au risque et repli sécuritaire, qui pourrait affecter les flux de capitaux ; les transferts de fonds et enfin le tourisme.
Les pays dépendants de l’Ukraine et de la Russie pour leurs importations alimentaires connaitront ainsi une perturbation des chaînes d’approvisionnement et une augmentation des prix des aliments et les coûts de la production agricole nationale. Les plus pauvres et vulnérables et ceux dépendant de l’agriculture seront alors lourdement impactés. En ce sens, la BM prend l’exemple du Liban, qui importe «d’Ukraine et de Russie plus de 90% de ses céréales» et qui ne dispose «que d’environ un mois de réserves».
À l’inverse, certains pays exportateurs, de gaz notamment, pourraient «bénéficier d’une augmentation structurelle de la demande provenant d’Europe». Concrètement, la Banque estime que des pays tels que le Qatar, l’Arabie saoudite, le Koweït, la Libye et l’Algérie pourraient «observer une certaine amélioration de leur équilibre budgétaire et de leur balance extérieure, ainsi que d’une croissance plus élevée».
«L’aggravation du choc due à la guerre en Ukraine est susceptible de générer des conséquences tragiques dans certains pays de la région MENA si l’aide humanitaire et l’aide au développement ne sont pas augmentées en 2022», met ainsi en garde la Banque qui assure être prête à intensifier son soutien dans les pays de la région, notamment sur les volets alimentaires.
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Les Institutions de Bretton Woods et la guerre en Ukraine : Sombres perspectives pour l’Afrique et la zone Mena
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