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Les hydrocarbures flambent toujours au Maroc : La faute au dollar !

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Si les prix à la pompe continuent à camper dans leur plus haut niveau au Marcc, et ce en dépit des SOS lancés par les consommateurs, Mustapha Baitas, porte-voix de l’Exécutif dont la démonétisation est avancée aux yeux de l’opinion nationale, en attribue la cause à la hausse du cours du dollar au Maroc ! Une réponse qui s’avère pour le moins peu raffinée…

« La hausse du dollar par rapport au dirham affecte directement les importations », a déclaré M. Baitas devant les médias qui se plaisent à écouter les sornettes du porte-parole de l’Exécutif.  Pas plus tard que jeudi dernier, c’est-à-dire à l’issue du Conseil de gouvernement, ledit ministre s’est lancé dans une nouvelle rhétorique pour justifier l’inaction du gouvernement face à la flambée, locale seulement, des prix à la pompe. « Notre pays ne produit pas de pétrole, et tous nos besoins sont importés, ce qui nous rend directement concernés par les divers effets que connaît cette matière organique et énergétique », a-t-il lancé dans sa tirade.  Tout en ajoutant que « les prix du carburant au Maroc sont contrôlés par le prix international qui est à 61 %, en plus de 31 % des taxes et redevances contrôlant le prix final, et de 4 % par la distribution et les acomptes ». Où est la singularité d’un discours qui s’avère des plus surannés ? L’argumentaire dudit ministre relève tout au plus de la redite.

Revenant sur « la grille » ainsi présentée, le même responsable a reconnu une appréciation des recettes de l’État issues des taxes sur les carburants en raison de l’augmentation de son prix. « Jusqu’à la fin des six premiers mois de l’année en cours, les recettes fiscales ont augmenté de 1,3 milliard de dirhams », a-t-il tenu à préciser.  Tout en portant l’estocade à ceux qui exigeaient une réduction de la taxe sur la consommation de carburant (la fameuse TIC, cela sans compter de la non moins fameuse TVA) que le pauvre gouvernement avait accordé, charité ordonnée oblige, 2,1 milliards de dirhams à titre de soutien « exceptionnel » aux professionnels du transport. L’objectif, à en croire le ministre, étant de garantir le pouvoir d’achat des citoyens utilisant les transports en commun. Oubliant au passage que cette aide directe est reversée directement aux distributeurs des carburants qui, eux, n’ont fait preuve d’aucune volonté d’atténuer un tant soit peu le poids des hausses successives des tarifs sous lesquelles croulent la majorité écrasante des citoyens.

Si les prix des carburants ont connu une baisse d’environ 1 Dh pour le gasoil et l’essence, baisse annoncée mais sans effet, le responsable a jugé bon de lancer un appel aux distributeurs afin qu’ils veillent à l’application de cette baisse « au niveau de toutes les stations-service, car cela impacte directement le pouvoir d’achat des citoyens ». Sauf que ledit ministre a fait le pari de l’incantation, cela ne mange pas de pain, lorsque lesdits distributeurs se déclarent, eux, réfractaires à toute révision des tarifs jusqu’à l’extinction des stocks. Alors, on sait à quoi s’en tenir face aux déclamations du ministre.

M. Baitas ne saurait mentir ! Et c’est la raison pour laquelle il ne pouvait esquiver le rouleau compresseur de critiques adressées au Chef du gouvernement. Au-delà des réseaux sociaux, Aziz Akhannouch, aura apprécié à sa juste valeur le hashtag appelant à son départ. Physiquement, à Agadir, on pouvait le voir quitter précipitamment le festival Timitar qu’il a toujours nourri. La foule scandait dans un bel ensemble « Dégage ! » Aux yeux du porte-voix de l’équipe au charbon, il n’y a pas de quoi fouetter un chat. « Le gouvernement est à l’écoute de toutes les expressions de toute nature, il les écoute très attentivement, et fait de son mieux pour interagir et répondre et prendre toutes les mesures susceptibles de réduire les prix d’un certain nombre de matériaux qui ont connu des augmentations » a-t-il signifié. Tout en rappelant aux uns et aux autres que « notre pays a choisi l’option démocratique et a organisé des élections justes et transparentes avec le témoignage de toutes les organisations internationales ». Ajoutant que « sur la base des élections, un programme gouvernemental a été formulé qui a été approuvé par le Parlement, et en conséquence le gouvernement a reçu l’investiture parlementaire, et avec cela le gouvernement fonctionne », appelant au respect des résultats des élections.

Quelle construction discursive ! Le message subliminal véhiculé par ledit responsable est une redite de plus. L’argument de la légitimité tirée des urnes ne résiste nullement face à la colère des citoyens qui s’exprime via un hashtag. Mais pas seulement. De grâce, mister Baitas, il arrive qu’un peuple vote mal. Et lorsque ce même peuple adopte la dynamique du dégagisme, c’est qu’il aspire au changement que le gouvernement se trouve dans l’incapacité d’offrir. D’ailleurs, faut-il rappeler à ce quidam que le hashtag qui fait couler beaucoup d’encre et anime la scène qui cible la tête du gouvernement n’épargne nullement les autres membres du corps de l’Exécutif ? A méditer…

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