C’est en désespoir de cause que les étudiants ont opté pour l’escalade qui a pris la forme du boycott des examens de rattrapage. Les étudiants dénoncent le « manque de sérieux des responsables », qui les « mènent vers une année blanche sans se soucier de leur avenir ». Et en appellent à la solidarité du peuple marocain pour dénouer cette crise qui ne profite à personne. Les futurs médecins et pharmaciens croient fermement qu’une forte mobilisation pourrait influencer le changement et obtenir la justice qu’ils jugent méritée.
Depuis décembre 2023, les étudiants en médecine et pharmacie ont multiplié les actions pour dénoncer ce qu’ils qualifient de négligence de la part des responsables du gouvernement, notant que leur boycott se poursuit jusqu’à ce que leurs revendications soient pleinement satisfaites.
À l’approche de la date butoir fixée pour les examens de rattrapage du premier semestre, le débat s’intensifie sur l’avenir de l’année universitaire de plus de 25.000 étudiants en médecine dans diverses facultés du Maroc. Les critiques envers le gouvernement se multiplient, et la médiation parlementaire semble dans l’impasse. Face à cette situation, les étudiants ont annoncé leur intention de manifester dans plusieurs facultés, notamment à Rabat et Casablanca, et de poursuivre leur boycott des examens, le cinquième du genre.
Par ailleurs, le comité de médiation, dirigé par les équipes de la majorité à la Chambre des représentants, est critiqué pour son manque de dialogue direct avec les étudiants, en convoquant leurs parents au lieu des véritables représentants des étudiants. Cette « éjection » des étudiants de la table des négociations est jugée contre-productive. En parallèle, Mohamed Benalilou, Médiateur du Royaume, est intervenu dans la crise.
Une source proche du comité de médiation a révélé à la presse que le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation a décidé de maintenir la tenue des examens de rattrapage. Le ministère a proposé une offre conditionnelle : les étudiants doivent passer les examens pour bénéficier des propositions faites. Les étudiants ayant passé ces examens auront l’opportunité de passer un examen exceptionnel pour le deuxième semestre, verront la note zéro des examens manqués annulée, et les étudiants suspendus pourront également passer les examens.
Les étudiants revendiquent depuis dix mois des droits fondamentaux, notamment une formation de qualité qui répond aux attentes des citoyens marocains. Ils ont accueilli la « réforme réaliste » proposée tout en rejetant les « solutions de façade » qui, selon eux, produiraient des diplômés sans respecter les critères de qualité, mettant ainsi en péril les promotions de médecins.