Les fuites relatives au très attendu projet de loi encadrant la profession d’avocat a soulevé une vague d’indignation dans les rangs des principaux concernés, comme des militants des droits humains. Indignation renforcée par la volonté du ministère de la Justice de passer son texte au forceps, en tenant à l’écart la profession.
Alors que ce projet de loi devrait régir la profession en révision notamment les conditions d’accès ou encore la formation, les avocats ont exprimé leur mécontentement de contenu du PL qui a été conçu dans une approche purement unilatérale par le ministère de la Justice, selon les protestataires, et sans aucune concertation avec les professionnels.
Omar Benjelloun, membre du Conseil de l’Ordre des avocats de Rabat, assure que ses pairs sont venus en force pour « contester ce manque d’approche démocratique du gouvernement vis-à-vis du secteur et de la grande profession d’avocat ». Fustigeant cet ostracisme, les avocats ont appelé au « départ d’Abdelatif Ouahbi », ministre de la Justice, qui a choisi d’exclure les institutions professionnelles des consultations. En écartant les professionnels, l’approche d’A. Ouahbi, ministre venu du même corps, représente ni plus ni moins qu’une insulte pour l’Ordre des Avocats du Maroc et les bâtonniers.
Le projet de loi prévoit, dans ses dispositions, de hiérarchiser un corps de métier appelé à défendre les principes de l’égalité devant la loi. Une approche vivement dénoncée par les manifestants qui ont l’oubli difficile. Tous avaient dénoncé la première mesure prise par le ministre qui exigeait le pass sanitaire pour les avocats désireux d’accéder aux tribunaux. Une mesure qui avait suscité un tollé. Mais là, la colère est plus vive et plus forte.