La journée électorale s’est déroulée dans un enthousiasme palpable, l’occasion de faire revenir un gouvernement élu après neuf ans de pouvoir de l’armée et des partis pro-militaires. Les premières estimations indiquaient un taux de participation proche de 80%.
Les premiers résultats partiels (environ 30% des bulletins dépouillés) donnaient l’opposition largement gagnante. Une tendance confirmée par la commission électorale dans la nuit de dimanche à lundi : les partis d’opposition infligent une défaite sévère au gouvernement sortant.
Sur la base de 97% des bulletins dépouillés, Move Forward, mouvement progressiste de la jeunesse, domine avec 13,5 millions de suffrages, devant Pheu Thai, parti « rouge » traditionnel, dit populiste et soutenu par le vote des campagnes rizicoles du Nord-Est avec 10,3 millions de suffrages. Le parti de la Nation thaïlandaise unie, du Premier ministre Prayut Chan-ocha, arrive en troisième position avec 4,5 millions de voix.
Une alliance rouge-orange, libérale et réformiste, se dessine donc en Thaïlande. Reste à savoir si les élites politiques conservatrices et les militaires vont facilement accepter ce tournant dans la vie politique thaïlandaise, et pour combien de temps.