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L’effet papillon

De Taza à Gaza, même combat !
L’effet papillon

Un nouvel épisode génocidaire s’écrit sous nos yeux depuis la Palestine. Gaza est soumise à un tapis de bombes qui rivalisent en capacités destructrices depuis que le Hamas a « surpris » l’occupant israélien par une attaque d’ampleur le 7 octobre, jamais réalisée avec autant de succès si l’on excepte la guerre du 6 octobre 1973 ayant mobilisé les fronts égyptien et syrien, consolidée par ailleurs par une résilience de la résistance palestinienne au feu roulant israélien. En effet, colonies israéliennes, et principales villes, comme Tel-Aviv, subissent toujours des salves de roquettes.
Ceux qui parlent de « surprise » en parlant de l’offensive du Hamas, laquelle a mobilisé dans son sillage tout l’arc-en-ciel de la résistance palestinienne, le Jihad islamique en tête, ont l’oubli facile. Pour leur rafraichir la mémoire, il suffit de rappeler que l’épreuve de force entre l’entité israélienne et le Hamas s’est matérialisée il y a deux ans de cela, lorsque de émeutes avaient éclaté en mai 2021à l’esplanade des Mosquées, à Al-Qods, faisant 520 blessés parmi les Palestiniens et 32 blessés parmi les policiers. Il s’en était suivi une escalade entre Israël et le Hamas : plus de 1000 roquettes ont été lancées vers Israël alors que l’armée israélienne avait lancé un déluge de feu sur la bande de Gaza, causant plus de 150 morts palestiniens et 10 morts du côté israélien. Serait-ce remonter au loin ? Du tout, les 5 et 6 avril 2023, de nouvelles émeutes se sont produites à la mosquée al-Aqsa. C’est dire que le trop plein de tension ne pouvait conduire qu’à l’explosion de la situation.
L’opération « Déluge d’Al-Aqsa » rappelant aux uns et aux autres que les plans sionistes, basés sur l’expansion, ne pouvaient passer comme une lettre à la poste pour un peuple en proie, comme tant d’autres ayant été colonisés, à l’imparable diagonale de la domination : diviser pour régner. Les dirigeants de l’entité sioniste doivent se mordre les doigts jusqu’au sang à l’idée d’avoir forcé l’agonie de l’Autorité palestinienne et chemin faisant la mise en bière, sans tambours ni trompettes, du processus de paix d’Oslo. Un souvenir qui remonte à 30 ans !
Que peut-on attendre dès lors de Benyamin Netanyahu, politicien ultra-orthodoxe « véreux » et défenseur de « Eretz Israël », le « Grand Israël » de la Bible, comme il en a fait sermon, récemment, devant l’Assemblée générale des Nations Unies, en brandissant la carte de l’entité sioniste de laquelle le fait palestinien a été sciemment gommé ?
Il faut dire que l’entité d’occupation a été grisée par la marche, parfois forcée, du processus de normalisation avec les Etats arabes. Dans la course, le Bahreïn, les Emirats, le Maroc, et le Soudan qui ont rejoint l’Egypte et la Jordanie, pris au piège de Camp David, puis de Wadi Araba, devaient jouer aux lièvres pour faire tomber dans l’escarcelle l’Arabie Saoudite. Il faut convenir que le sprint final aura buté sur l’opération singulière du Hamas. Une faction d’un vaste camp de la résistance au diktat israélo-américain qui n’ignore pas le jeu perfide auquel se livrent les dirigeants sionistes sous la férule américaine. Ces derniers n’ont-ils pas tenté de convaincre et l’Egypte et la Jordanie, pays qui ont scellé des accords de paix avec Israël, sans pour autant bénéficier d’un quelconque soutien populaire, de « jouer le jeu » en acceptant pour le premier d’accueillir les réfugiés de Gaza et le deuxième le reliquat de la population palestinienne de la Cisjordanie, voire plus ? L’Oncle Sam, et son protégé sioniste, ont fait preuve d’une démarche des plus maladroite en cherchant à avaliser pareille perspective en marge d’un sommet quadripartite prévu à Amman et déprogrammé à la dernière minute. Les marketeurs d’une telle offre avaient les yeux plus gros que le ventre… Car ce qu’ils proposaient aux dirigeants arabes, aussi vassalisés qu’ils soient, n’était ni plus ni moins qu’un appel au suicide politique ! Pour ne pas dire plus. Faut-il rappeler que la colère populaire qui sourd dans le Royaume hachémite cache à peine celle, plus grande encore, qui fait trépigner des millions d’Egyptiens ? Pour l’heure, il faut croire le transfert vers l’ex-colonie israélienne dans le Sinaï, connue sous le nom de Yamit, de près de 2 millions de Gazaouis, n’est plus à l’ordre du jour. D’ailleurs, il ne faut pas s’étonner à ce que le message adressé par les Palestiniens, ceux de l’Autorité, comme ceux du Hamas, au Caire ait été des plus limpides : point de transfert !
Que restera-t-il donc à l’entité sioniste qui croyait avoir trouvé « la solution finale » à la revendication légitime du peuple palestinien spolié ? Un retour à la case départ… Sous de nouvelles conditions que le Hamas ne saurait dilapider. A moins d’élargir le spectre de la guerre pour qu’elle devienne globale, en osant dans un accès de folie attaquer l’Iran.
Les jours à venir risquent de donner bien des insomnies aux dirigeants arabes qui se voient débordés par une colère populaire qui risque de prendre les dimensions de Tsunamis. Car la barbarie israélienne, couverte par l’Occident, persistera pour quelque temps encore.
Depuis les airs, les bombardiers israéliens persisteraient à réduire en miettes les structures restantes dans la ville de Gaza et ailleurs dans le nord. Quitte à larguer les bombes US appelées « bunker busters » ou JDAM, dans les zones rasées dans l’espoir d’éliminer « le métro de Gaza ». Et contre cette démonstration de force qui n’est pas sans rappeler la stratégie US du « choc et de l’effroi » déjà éprouvée en Irak et en Afghanistan, la Maison Blanche déroulera le tapis rouge aux dirigeants israéliens auxquels ils promettent déjà un peu plus de 14 milliards de dollars d’aides militaires.
Bref, de quoi financer pour des années encore l’instabilité régionale au rythme des fameux « mabam », ou « guerre entre les guerres » que les stratèges israéliens ont mis au point pour affaiblir le camp des Refuznikis, ceux qui rejettent le diktat US.
Devant cette situation, les Marocains ont démontré qu’ils ont encore la fibre panarabe, des plus justes au demeurant, intacte. Quand bien même d’aucuns ont cherché à « sioniser » la société en faisant du slogan « Taza avant Gaza » un leitmotive. Instinctivement, ils ont battu le pavé pour épauler leurs frères palestiniens, mais aussi libanais qui sont au front. Comme ils ont compris, sans user leurs culottes à West Point ou encore à Saint-Cyr, que la cause palestinienne est « NÔTRE » aussi, les mêmes causes engendrant les mêmes effets. Le dossier saharien, comme celui de Sebta et Melilla, ne sont-ils pas l’expression abjecte des remugles de l’histoire coloniale ?! A méditer…

 

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