Le monde a basculé le 7 octobre avec la surprenante opération menée hardiment par le Hamas depuis la bande de Gaza, prison à ciel ouvert dans laquelle l’occupation israélienne maintient un peu plus de 2 millions de Palestiniens. Déluge d’Al-Aqsa, assaut mené par les Brigades Al Qassam, marquera désormais les annales de l’histoire militaire. Car une fois de plus, le mythe de David contre Goliath s’est concrétisé, cette fois-ci en terre palestinienne, la puissante machine de guerre sioniste, équipée de la cape à l’épée par l’Empire américain, se révélant vulnérable face à la volonté d’un groupe de résistants qui ont tenté le tout pour le tout pour replacer la question palestinienne au centre de l’actualité mondiale.
Fulgurante, l’offensive palestinienne a détruit, et pour de bon, le mythe de l’invincibilité de Tsahal, armée sioniste classée internationalement dans le Top Five. Rappelant le succès réalisé par les armées arabes le 6 octobre 1973, guerre qui a transformé le Kippour en une lamentation sioniste de plus dont les larmes ne sècheront qu’au prix des accords de Camp David qui ont favorisé l’isolement de l’Egypte. L’Ironie de l’Histoire a voulu qu’un demi-siècle plus tard, la communauté internationale, si tant elle a jamais existé, renoue avec les appels à la paix au Proche-Orient. Oubliant au passage les processus de paix lancés à Madrid et consolidés à Oslo qui, biaisés par un soutien inconditionnel de l’Occident à Israël, ont préparé les autels sur lesquels devaient être sacrifiés, comme l’a voulu la volonté sioniste, Yitzhak Rabin en 1995 et neuf ans plus tard, Yasser Arafat, leader palestinien qui a fait de la keffieh l’emblème de la cause palestinienne.
Mais peut-on réellement envisager une paix durable dans la région alors que Washington, expression de la puissance qui a trusté la gestion du dossier proche-oriental depuis la naissance, en 1948, de l’entité sioniste au détriment des droits historiques du peuple palestinien, a choisi au lendemain du 7 octobre de diligenter toute une armada dans la région, épaulée en cela par ses alliés européens, pour empêcher l’effondrement d’Israël ? Peut-on croire en une quelconque dynamique vertueuse d’entente entre les peuples de la région alors que les « potions magiques » servies par les laboratoires du Deep State, –les Accords d’Abraham en tête-, ont tordu le cou à l’Histoire, comme à la géographie régionales, en offrant Al-Qods à Israël comme capitale éternelle de l’Etat juif, en bénissant la colonisation qui a élimé l’espace sur lequel pourrait se projeter l’autorité palestinienne, et en canonisant l’usurpation du Golan syrien ? Peut-on, enfin, tabler sur une quelconque empathie de l’Empire américain qui, tel un roi nu finissant, s’offre dans son plus simple appareil en spectacle, en orchestrant l’aide militaire à son poulain et en couvrant les dérives génocidaires de ses « leaders » ?
Pitoyable spectacle que celui offert par les norias de responsables US dans la région pour mieux isoler Gaza et sa population, le temps que les effets du génocide à ciel ouvert auquel se livre l’entité sioniste puissent agir ! Les appels pressants au cessez-le-feu n’ont même pas résonné dans les oreilles de l’Oncle Sam obnubilé qu’il est par la restauration de son ultime ouvrage régional dont la pérennité, garantie par la seule suprématie militaire, a été sérieusement ébranlée.
Le monde a vécu sous les chocs, tournoyant en boucle, de sept longues semaines de bombardements israéliens indiscriminés qui n’ont épargné ni écoles, ni hôpitaux, semant la mort parmi les civils, à 70% des enfants innocents. Hideuse est l’image renvoyée dans le subconscient collectif par Israël et ses bienfaiteurs en ce troisième millénaire. L’horreur est à son comble lorsqu’on sait que l’équivalent d’au moins quatre bombes nucléaires, identiques à celles qui avaient ravagé Hiroshima et Nagasaki, ont été déversées sur la bande de Gaza. Et le scandale est d’autant plus grand lorsque l’administration américaine qui a ouvert ses arsenaux à son allié sioniste autorise pareil pogrom en y ajoutant son grain de sel : doter l’armée d’occupation de bombes moins puissantes et plus intelligentes.
Le 7 octobre 2023 restera dans les annales de l’Histoire comme un rappel du fait national palestinien que l’Etat juif voudrait s’empresser d’enterrer pour mieux servir les intérêts de ses protecteurs de toujours : garantir l’écoulement à flots continus d’hydrocarbures de la région vers l’Occident. Et, nul doute ne doit subsister à ce sujet, le gaz de Gaza fait partie du package. Comme l’est aussi la volonté US de monter un corridor commercial ouvert depuis l’Inde jusqu’en Israël en passant par les pays du Golfe. Voilà qui rejoint la politique d’expansion orchestrée par Washington sur l’échiquier mondial pour « doubler » l’initiative chinoise « One Road One Bilt » . C’est à cette aune-là que l’on peut épiloguer sur le déploiement de la flotte de l’US Army dans la région. Sans le moindre égard pour ses alliés de la région. De quoi donner de l’urticaire à l’Egypte qui gère le passage de Rafah… L’Oncle Sam qui joue à visage découvert n’hésite plus à généraliser à tous les théâtres d’opération sa stratégie de « choc et d’effroi ». Histoire de tordre la main à tous ceux qui s’opposent à lui. Une bataille perdue d’avance ! Il n’y a pas de meilleur exemple qui l’assure que la bérézina afghane…