Les forces russes ont également confirmé la frappe. L’armée russe affirme avoir abattu cinq missiles au-dessus de la Crimée, mais les autorités ont dû reconnaître qu’un sixième avait atteint son objectif : le quartier général de la marine russe à Sébastopol. « L’ennemi a mené une attaque de missile contre le quartier général de la flotte », a écrit sur Telegram Mikhaïl Razvojaïev, gouverneur de Sébastopol.
Ce centre de commandement crucial est situé dans le port militaire le plus important du dispositif russe : c’est symboliquement un coup très dur porté à la Russie, même si les dégâts sont mineurs, selon les premières informations. Les autorités russes ont admis que le bâtiment était « endommagé ». Le ministère russe de la Défense, qui avait dans un premier temps annoncé la mort d’un militaire, a ensuite précisé que celui-ci était porté disparu.
Après quelques heures de silence, l’armée ukrainienne s’est félicitée de cette « frappe réussie contre le quartier général du commandement de la flotte russe de la mer Noire dans la ville temporairement occupée de Sébastopol ».
Depuis plusieurs semaines, on assiste à une multiplication des attaques en CriméeKiev a notamment visé des systèmes de défense anti-aérienne et un chantier naval où deux navires ont été endommagés.
Oleg Krioutchkov, conseiller du dirigeant installé par la Russie dans la péninsule, a également annoncé quelques heures après la frappe de vendredi que la Crimée était touchée par une cyberattaque « sans précédent » contre les fournisseurs d’accès à Internet, ce qui a provoqué des coupures. Mais il n’a pas indiqué si cette attaque informatique était directement liée aux frappes.
« Au cours des dernières 24 heures, l’ennemi a mené un certain nombre d’actions dans la direction de Lyman et a effectué des reconnaissances par le combat dans plusieurs directions à la fois », a indiqué sur Telegram Denis Pouchiline, chef de la République populaire de Donetsk, citant plusieurs localités. Lyman est tout proche de la ligne de front, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Lyssytchansk et Severodonetsk, villes sous contrôle russe.
Selon D. Pouchiline, les forces ukrainiennes « ont été partiellement supprimées par des tirs d’artillerie, partiellement repoussées […], l’aviation de l’armée a également été impliquée ».
Au sujet d’Artiomovsk (Bakhmout), il a estimé que la situation y « rest(ait) brûlante ». La ville « est soumise à des bombardements chaotiques », a-t-il précisé, toujours sur Telegram. Ville de 70 000 habitants avant le conflit, elle a été conquise en mai dernier par les forces russes après une des batailles les plus longues et sanglantes de cette guerre. Depuis, l’armée ukrainienne a lancé une contre-offensive dans cette zone, revendiquant ces derniers jours deux localités, Andriivka et Klishchiivka.
« Les combats se poursuivent sur le flanc sud de la défense de Bakhmout. Les AFU n’abandonnent pas leur projet de percer les défenses russes, en concentrant des forces supplémentaires près de Klishchiivka » a indiqué vendredi matin le média russe Rybar ce. D. Pouchiline a par ailleurs affirmé que les forces de Kiev « se concentraient » également un peu plus au nord d’Artiomovsk, près des localités de Sacco-et-Vanzetti et Rozdolivka.
Depuis le début de sa contre-offensive en juin pour repousser les Russes hors des territoires ukrainiens occupés, l’armée de Kiev n’a repris que quelques localités. Depuis le début du mois de septembre, le président ukrainien a par trois fois émis des déclarations pessimistes. Le 8 septembre, il estimait que la contre-offensive était « stoppée » par l’aviation russe et exhortait l’Occident à avancer la livraison des F-16. Le 10 septembre, il prédisait que l’offensive ukrainienne ne serait pas un film avec une « happy end ». Le 19 septembre, il concédait que la contre-offensive n’était « pas très rapide ».
La Défense russe, de son côté, affirme infliger « des pertes colossales », selon les termes de Sergueï Choïgou, à l’armée ukrainienne. « Les forces armées ukrainiennes n’ont atteint leurs objectifs dans aucune des directions », a fait valoir le ministre russe de la Défense le 5 septembre, au troisième mois de la contre-offensive ukrainienne, qui a débuté début juin.