Lula a déclaré aux journalistes à Addis-Abeba, en Éthiopie, où il participait au sommet de l’Union africaine, que « ce qui se passe dans la bande de Gaza n’est pas une guerre, c’est un génocide », ajoutant qu’il s’agit « d’une guerre entre une armée hautement préparée et entre des femmes et des enfants ». Il a poursuivi que « ce qui se passe dans la bande de Gaza avec le peuple palestinien ne s’est produit à aucun autre moment de l’histoire. En fait, cela s’était déjà produit lorsque Hitler a décidé d’exterminer les Juifs. »
Il s’agit de l’une des déclarations les plus dures faites par le président brésilien de gauche concernant l’agression israélienne contre Gaza et le mouvement Hamas depuis son déclenchement le 7 octobre, et depuis lors, il a vivement critiqué la campagne militaire de représailles lancée par Israël contre la bande de Gaza assiégée.
En conséquence, Israel Katz, ministre des Affaires étrangères de l’entité d’occupation israélienne, a décidé dimanche de convoquer l’ambassadeur du Brésil en Israël pour le réprimander à la suite des déclarations du président brésilien, qu’il a qualifiées de honteuses contre Israël, selon les médias israéliens.
Pour sa part, le Premier ministre de l’entité d’occupation israélienne a qualifié les déclarations de Lula da Silva de « honteuses et dangereuses ». Il a déclaré que comparer Israël à l’Holocauste nazi et à Hitler franchissait « une ligne rouge », notant « qu’Israël se bat pour se défendre et assurer son avenir jusqu’à une victoire complète ».
Il y a quelques jours, le président brésilien a dénoncé « les actions provocatrices menées par les forces d’occupation israéliennes à Gaza », soulignant « qu’elles ont atteint une ampleur inacceptable ».
Il a souligné la nécessité de « faire pression sur Israël pour qu’il se conforme aux résolutions des Nations Unies », soulignant « qu’il était venu délivrer un message de soutien au peuple palestinien et que le Brésil était contre la guerre, s’engageant « à fournir une aide financière à l’UNRWA ».
A rappeler que Philippe Lazzarini, commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), avait affirmé samedi « qu’ Israël mène une campagne coordonnée visant à détruire l’agence ». Il a également ajouté que « l’élimination de l’agence est un objectif politique israélien à long terme et qu’ Israël estime que si l’agence est abolie, la question du statut des réfugiés palestiniens sera résolue une fois pour toutes, et avec elle le droit au retour », soulignant « qu’il y a un objectif politique plus important, loin derrière la question de la suppression de l’agence ».
P. Lazzarini a poursuivi qu’il suffit de « regarder le nombre de mesures prises par Israël contre l’UNRWA ». Dans ce contexte, le responsable de l’ONU a évoqué les décisions de la Knesset israélienne, annulant « l’exonération de l’agence de la taxe sur la valeur ajoutée, et l’ordre donné aux entreprises opérant dans le port israélien d’Ashdod de cesser de décharger certaines cargaisons de produits alimentaires allouées à UNRWA », soulignant que toutes ces demandes proviennent du gouvernement d’occupation.
Le responsable onusien a indiqué que « plus de 150 installations de l’UNRWA ont été endommagées depuis le début de l’agression contre Gaza ».
L’occupation israélienne avait exigé la démission du commissaire général de l’UNRWA, après avoir prétendu avoir découvert un tunnel creusé par le Hamas sous le siège principal de l’agence dans la ville de Gaza.
Il y a quelques jours, P. Lazzarini a présenté aux États membres de l’ONU à Genève un exposé sur le statut de l’agence internationale, sur fond d’accusations israéliennes contre l’agence, qui revendiquait « l’implication d’environ 12 employés de l’organisation dans une attaque » du 7 octobre 2023. Il avait répondu aux accusations du représentant d’Israël et lui avait demandé des documents écrits sur ces accusations. Il l’a également appelé à coopérer avec les commissions d’enquête des Nations Unies et à leur fournir les informations dont dispose Israël.
L’UNRWA a été créé en 1949 pour s’occuper des affaires des réfugiés, lorsque la question des réfugiés palestiniens est apparue, dont la plupart ont été déplacés vers la Cisjordanie et la bande de Gaza, en plus des pays voisins comme la Jordanie, le Liban et la Syrie, à la suite de l’occupation israélienne des territoires palestiniens en 1948 et déplacement des Palestiniens de leurs terres. La responsabilité de l’UNRWA se limite à fournir des services à un groupe de réfugiés, à savoir les Palestiniens résidant dans ses zones d’opérations, tandis que le Haut-Commissaire est responsable des réfugiés dans le reste du monde.