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Le pétrole russe coule à flot vers l’Inde : Moscou envisage d’autres canaux d’exportation

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Alexandre Novak, ministre russe chargé de l’Energie a annoncé mardi que les exportations de pétrole de la Russie vers l'Inde avaient été multipliées par 22 en 2022. Il a aussi évoqué le développement de nouveaux canaux d'exportation et moyens de paiement.
Le pétrole russe coule à flot vers l’Inde

« La majeure partie de nos ressources énergétiques a été redirigée vers d’autres marchés, les marchés de pays amicaux. Si on prend, par exemple, les livraisons de pétrole à l’Inde, elles ont été multipliées par 22 l’an dernier », a déclaré le vice-Premier ministre russe en charge de l’Energie, à l’issue d’une réunion de son ministère.

Plus tard dans la journée, A. Novak a précisé lors d’une interview à la chaîne de télévision Rossiya-24 qu’en Chine, l’augmentation en 2022 était de « 8% pour le pétrole et pour le charbon, voire plus ». « Nous développons depuis longtemps des infrastructures en direction de la Chine ; nous avons le pipeline Skovorodino-Mohe, par lequel 30 millions de tonnes sont livrées chaque année, via le Kazakhstan (10 millions de tonnes). L’année dernière, nous avons augmenté la capacité du port de Kozmino ; cela a également permis d’augmenter les approvisionnements de nos partenaires de la région Asie-Pacifique. Nous poursuivrons ce travail cette année », a précisé le vice-Premier ministre.

A. Novak a également déclaré qu’en 2023, la Russie continuerait à travailler sur la réorientation des approvisionnements énergétiques, la formation d’une flotte de pétroliers et d’instruments d’assurance et de réassurance, dans le but d’annuler les sanctions frappant ses livraisons par bateaux. « Il est important pour nous cette année de maintenir l’élan associé à la création de mécanismes et d’outils qui nous permettront de fournir de manière fiable des produits pertinents à de nouveaux marchés. Nous parlons de chaînes d’approvisionnement et de la poursuite de la formation de la flotte de pétroliers, de la création d’instruments de paiement et de la transition vers les monnaies nationales », a-t-il précisé.

A signaler que la demande de pétrole dans le monde devrait augmenter en 2023 à un niveau record à la faveur du rebond de la Chine déconfinée et des appétits de kérosène avec la reprise du trafic aérien, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié le 15 février.

La demande totale atteindra un niveau «record» de 101,9 millions de barils par jour (mb/j), soit une hausse de 2 millions prévue en 2023 par rapport à 2022, et de 1,4 million par rapport à 2019 avant la pandémie de Covid-19, selon l’AIE qui relève légèrement ses prévisions par rapport à son rapport du mois dernier (101,7 mb/j).
Malgré tous les efforts de transition énergétique lancés dans le monde, le pic de consommation du pétrole et des autres énergies fossiles (charbon, gaz), responsables du réchauffement de la planète, reste donc distant. Le cabinet Rystad n’attend pas ce tournant avant 2025. La croissance prévue en 2023 est essentiellement dominée par la région Asie-Pacifique (+ 1,6 million de baril de pétrole), et quasiment pour moitié par la Chine (+ 900 000). Le pays qui a abandonné en décembre sa politique zéro Covid jouera ainsi un rôle moteur dans cette croissance avec la réouverture des frontières propice à doper le trafic aérien.  L’AIE prévoit que la demande mondiale de kérosène atteindra 7,2 millions de barils par jour (+ 1,1 million), soit près de 90% des niveaux de 2019. Loin derrière, la demande en pétrole de la zone OCDE devrait augmenter de 390 000 barils par jour, ce qui est bien en-deçà de la croissance annuelle de 2022 (+ 1,2 million).

Du côté de l’offre, les approvisionnements mondiaux sont restés stables en janvier, à environ 100,8 mb/j, selon l’AIE. Notamment, les exportations de la Russie ont plutôt bien résisté malgré l’entrée en vigueur en décembre de l’embargo de l’Union européenne sur les importations de brut par voie maritime et la décision d’un plafonnement du prix du pétrole instauré par le G7. L’agence s’attend à ce que la production mondiale augmente de 1,2 mb/j en 2023, tirée par les Etats-Unis, le Brésil, la Norvège, le Canada et la Guyane, une croissance toutefois bien inférieure à celle de 2022 (+4,7 millions). « L’offre mondiale de pétrole devrait dépasser la demande sur le premier semestre de 2023 mais l’équilibre pourrait rapidement devenir déficitaire à mesure que la demande se redresse et que certains produits russes sont bloqués » du fait des sanctions, anticipe l’AIE. A. Novak a annoncé le 10 février que la Russie réduirait sa production de 500 000 barils par jour en mars.

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