C’est avec une colère froide que M. Buhari a constaté, juste avant de prendre son avion pour la conférence internationale à laquelle il doit assister jeudi à Dakar, les dégâts à l’intérieur de la prison de Kuje. Le chef d’État nigérian se dit « déçu par le système de renseignement », car cet établissement, censé être le plus sécurisé du pays, est tombé comme un vulgaire château de sable.
Plusieurs centaines d’hommes lourdement armés ont suffi pour forcer le passage. L’attaque minutieuse et synchronisée a duré près de trois heures dans la nuit de mardi à mercredi. Un scénario pourtant annoncé quelques heures plus tôt par certaines sources sécuritaires. Toutefois, les gardiens et des forces de sécurité ont été complètement dépassés par les vagues des assaillants et surtout par le chaos des explosions : plusieurs murs de la prison de Kuje n’ont pas résisté.
Soixante-quatre suspects présumés membres de Boko Haram font partie des 879 fugitifs. À l’heure actuelle, aucune source n’a pu confirmer si ces hommes présumés affiliés à Daech sont parmi les 300 prisonniers de Kuje qui ont été rattrapés ou qui se seraient rendus de leur plein gré.
Car au moins 443 des 879 évadés sont toujours portés disparus, a déclaré Umar Abubakar, porte-parole du service correctionnel nigérian, tandis que des centaines d’autres ont été repris ou se sont rendus aux postes de police.
Cette attaque spectaculaire de la prison de Kuje, située pas loin de l’aéroport international d’Abuja, survient moins d’un an après que des incendiaires ont envahi le centre pénitencier de Jos, dans le centre du Nigeria, et libéré de nombreux détenus.
Au cours des dix-huit derniers mois, au moins cinq prisons ont subi des assauts meurtriers dans tout le pays.