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Le Maroc et le logiciel espion Pegasus : Le Parlement européen incite Madrid à mieux enquêter

La plénière du Parlement européen a adopté une résolution sur l’utilisation du logiciel espion Pegasus. Les eurodéputés entérinent, ainsi, le rapport final, présenté le 8 mai, par la Commission d’enquête du Parlement européen ad hoc, mise en place en mars 2022.
Le Parlement européen incite Madrid à mieux enquêter

Les parlementaire considèrent que « tout porte à croire que les gouvernements du Maroc et du Rwanda, entre autres, ont pris pour cible des personnalités de l’Union à l’aide de logiciels espions, notamment le président français, le Premier ministre, la ministre de la Défense et le ministre de l’Intérieur espagnols, le Premier ministre belge d’alors, l’ancien président de la Commission et l’ancien Premier ministre italien, ainsi que Carine Kanimba, la fille de Paul Rusesabagina (opposant rwandais condamné à 25 ans de prison, ndlr) », lit-on dans le document dévoilé  jeudi 15 juin. 

Le texte « invite » l’Espagne « à mener une enquête complète, juste et effective pour faire toute la lumière sur tous les cas présumés d’utilisation de logiciels espions, notamment les 47 affaires dans lesquelles il n’est toujours pas clair si les personnes concernées ont été ou non visées par l’Agence nationale de renseignement espagnole (CNI) sur ordre judiciaire, ou si une autre autorité a été autorisée par la justice à les surveiller légalement ».

La résolution fait référence à l’espionnage, reconnu par l’exécutif dirigé par Pedro Sánchez, de militants et personnalités indépendantistes catalans grâce au logiciel israélien Pegasus. Un passage qui était à l’origine d’une dispute, jeudi, entre eurodéputés catalans et espagnols.

Le Parlement européen demande également à l’exécutif espagnol d’enquêter « sur l’utilisation de logiciels espions contre le Premier ministre et des membres du gouvernement, et à faire connaître ses conclusions le plus largement possible, conformément à la législation applicable ». 

Cette dernière recommandation apporte de l’eau au moulin du Parti populaire. La première force d’opposition à la Chambre des représentants avait exigé, le 8 mai, de P. Sánchez, « plus de clarté et de transparence » sur le rôle présumé du Maroc dans l’espionnage de son téléphone.

Pour rappel, de hauts cadres espagnols du Centre national d’intelligence (CNI), avaient évité de pointer du doigt Rabat, lors de leur audition le 28 novembre par la Commission d’enquête du Parlement européen, dans le piratage des téléphones de P. Sánchez, de Margarita Robles, ministre de la Défense, et de Fernando Grande-Marlaska, ministre de l’Intérieur.

Dans son rapport, présenté le 8 mai, la Commission d’enquête du Parlement européen sur l’utilisation du logiciel Pegasus a accusé le Maroc d’être un « possible auteur » de l’espionnage des téléphones mobiles de membres du gouvernement espagnol, mais sans apporter de preuves tangibles attestant ses accusations.

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