Cette annonce a été faite par le porte-parole des nouvelles autorités syriennes, chapeautées par Hayat Tahrir al-Cham (HTC), dans une interview accordée à la chaîne qatarie Al Jazeera. « Le Maroc est en train de communiquer avec les nouveaux dirigeants syriens afin de rouvrir sa représentation diplomatique. D’autres pays arabes pourraient prendre la même décision », a-t-il révélé.
En novembre 2011, le gouvernement marocain avait rappelé pour consultations l’ambassadeur du royaume à Damas, en riposte à l’attaque de la chancellerie « par des manifestants syriens ». Les choses allaient se gâter pour de bon lorsque les autorités marocaines avaient procédé à l’expulsion, en juillet 2012, de l’ambassadeur du régime de Bachar El Assad accrédité à Rabat.
Depuis, le royaume s’est engagé dans une politique résolument en faveur des revendications du peuple syrien. En décembre 2012, Marrakech avait accueilli la 4e session du « Groupe des amis de la Syrie », lancé par l’ONU et les États-Unis. Réunion en marge de laquelle les déclarations faites par Laurent Fabius, chef de la diplomatie française à l’époque auront défrayé la chronique. Il avait souligné que le groupe Al-Nosra, filiale d’Al-Qaida en Syrie, transformée plus tard en HTC, « faisait du bon boulot ». La délégation marocaine était alors conduite par Saad-Eddine El Othmani, ministre des Affaires étrangères à l’époque.
En 2023, Rabat avait exprimé ses réserves à la réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe. Décision actée à l’occasion du sommet arabe, tenu le 19 mai 2023 à Riyad en Arabie saoudite. Le 15 décembre, le dossier syrien était au menu de l’entretien téléphonique entre Abdellah Ben Zayed, ministre émirati des Affaires étrangères, et Nasser Bourita, son homologue marocain, selon l’agence officielle de presse émiratie. C’était le jour même où HTC a fait son entrée triomphante dans la capitale syrienne sans la moindre résistance de l’armée arabe syrienne.